Grèce : pourquoi tant d’insistance ?



Les hommes sont-ils en train de perdre la raison ?
A force de vouloir « sauver la Grèce à tout prix » pour « sauver le système tout entier », ne sont-ils pas tout simplement en train de nier le sens de l’histoire ?
Sauver la Grèce n’est-il pas un non-sens ? Car à l’insoutenable drame humain que nous infligeons et imposons à ce pays, s’ajoute une dimension financière absolument déraisonnable.
Pourquoi diable autant d’obstination ?
Pour garder la Grèce dans l’euro ? Pour « sauver l’euro » ?
Il faut parfois savoir être réaliste, humble et pragmatique. Les hautes sphères politiques et technocrates en ont-elles encore la capacité ?
Je m’interroge…

Des chiffres astronomiques qui ne font plus aucun sens
Souvenez-vous.
 En mai 2010 nous avons apporté 110Mds à la Grèce pour la « sauver de la faillite ».
 Aujourd’hui, nous allons signer un nouveau chèque de 130 Mds€, pour « sauver à nouveau la Grèce » qui va une fois de plus « faire faillite » le 20 mars si elle ne trouve pas l’argent pour faire face à ses engagements.
 Parallèlement, les créanciers privés vont s’assoir sur 70% de leurs avoirs sur l’état grec. 100Mds de pertes irrécouvrables à provisionner dans leurs comptes au profit de la Grèce.

Mis bout à bout, nous en sommes à quelque 400 Mds déboursés en 2 ans.
De quoi parlons-nous ?
D’un PIB de 200Mds€ par an. Oui, la Grèce pèse à peine 6% du PIB français.
400Mds€ investis pour en sauver 200Mds€ ? N’est-ce pas déraisonnable ?

400Mds pour l’instant… car je peux vous garantir que nous aurons à sauver la Grèce encore et encore. Car sous couvert de lui venir en aider tel un preux chevalier sur son beau destrier, nous sommes en train de détruire ce pays jusqu’à la moelle ; d’anéantir sa capacité de production ; et de semer les conditions d’une révolte sociale sans précédent.

Qui sème le vent, récolte le chaos
Les coupes dans les salaires et pensions ont été massives et ce mouvement va se poursuivre puisque nous sommes en train d’imposer à la Grèce une nouvelle réduction des dépenses sur 2012 de 1,5% du PIB ; le taux de chômage est de 18% ; la déflation est à l’œuvre ; la récession s’installe et s’aggrave (sur 2009/2010/2011 respectivement -3,2%, -3,5% et -6,1% selon l’OCDE) ; le capital fuit, le pays est exsangue et les politiques déchirés. La dette publique atteindra 189% cette année et le plus alarmant est sans doute que ce pays n’a aucun moyen de s’en sortir. Pas l’ombre d’un espoir, d’une lueur au bout du tunnel.
Quand vous atteignez un tel niveau de chaos, comment voulez-vous faire naître les conditions d’une croissance pour vous en sortir…

La Grèce doit sortir de l’euro
Le 1er septembre dernier déjà j’écrivais « La Grèce est le tonneau des danaïdes de l’Europe. Vous aurez beau combler le trou, le tonneau est percé et cela ne suffira jamais. Alors arrêtons de jeter de l’argent par les fenêtres. Cessons cette fuite en avant perdue d’avance. Cela ne sert à rien. Il faut traiter le problème à la racine… La Grèce fera faillite et repartira avec les compteurs à zéro. »
Il faut ouvrir les yeux.
Seule une sortie de la Grèce de l’euro lui permettra
– de restaurer sa compétitivité,
– de rendre le drame social et humain dans lequel elle est plongée supportable,
– et à terme de se reconstruire.

Je crois en l’euro et en une Europe forte & intégrée ; mais elle ne peut se faire ni à 17, ni en imposant aux populations une rigueur extrême. Ne nous faudrait-il pas alors un double système, avec un euro fort d’un côté, et un euro faible de l’autre. Nous aurons l’occasion d‘en reparler.

D’ici là, restez à l’écoute
Isabelle Mouilleseaux pour l’Edito Matières Premières.fr



Grèce euro ()
Principaux indicateurs
Cours au Performance Indicateurs
à 1 mois :  % Volume moyen 20 jours : 
à 4 mois : % Résistances : 
à 6 mois : % Supports : 
à 1 an : %

Consensus »


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