Considéré par les opérateurs de marché comme le chiffre le plus important du mois, le chômage américain surprend. Les très belles statistiques économiques qui n’ont cessé de pleuvoir depuis des semaines laissaient entrevoir plus de 220 000 créations d’emplois, or le chiffre ressort à 132 000. C’est une déception bien suspecte, dans la mesure où le chiffre d’août est facilement volatil et sujet à révision. Il n’empêche, cela temporise les ardeurs des partisans au sein de la Fed pour remonter rapidement les taux par crainte d’une surchauffe économique, et les indices américains, après un moment de doute, intègrent finalement l’hypothèse du meilleur des mondes…
Le taux de chômage tombe toutefois à 6,1 %, et les salaires dont on déplore la stagnation progressent enfin, de 0,2 % par rapport à juillet, tandis que le cessez-le-feu est signé à Minsk.
Le CAC 40 bute sur la résistance importante des 4490 – 4510 points sur un chandelier plutôt favorable, qui témoigne pour le moment d’une velléité de poursuivre le mouvement à la hausse vers 4540 en cas de franchissement, et peut-être rester le record annuel établi à 4600 points dans le sillage d’indices américains qui terminent la semaine à leur plus haut.
Le Dow Jones progresse de 0,39 % à 17.137, le Nasdaq de 0,45 % à 4583, et le S&P 500 marque une nouvelle clôture historique à 2007,71 en progressant de 0,50 % sur une hausse de fin de séance, toujours un peu suspecte le vendredi soir.
Il ne reste plus qu’à l’Europe à s’organiser pour prendre des mesures structurelles d’accompagnement de la politique monétaire ultra accommodante de la BCE pour que le climat soit idyllique sur les marchés, d’autant que l’euro s’est refusé à reconquérir le seuil des 1,30 dollar sur la nouvelle du chômage, un signe de nature à le pousser peu à peu vers une cible que nous situons vers 1,2750 dollar, avec l’avantage considérable que cela procurera à de nombreuses entreprises dont l’activité déborde le cadre de l’Europe elle-même.
On surveillera donc de près la capacité de l’indice à déborder le cap des 4510 points en vue d’une nouvelle confirmation d’une reprise sans ambiguïté de la tendance haussière. À défaut, les replis vers 4470 a fortiori 4415 seraient une opportunité pour prendre position dans un contexte un peu moins euphorique dont il est toujours bon de se méfier.