Le contraire eût été surprenant ; Janet Yellen affiche à Jackson Hole une posture à la fois très accommodante en estimant le marché du travail et la reprise incomplets, et toujours aussi pragmatique, laissant entendre qu’une reprise économique plus rapide qu’attendue pourrait également induire une remontée des taux plus rapide qu’initialement prévu. L’absence immédiate de hausse des salaires devrait toutefois entretenir un climat peu inflationniste, de nature à satisfaire les marchés et entretenir une tendance positive.
Après avoir atteint un seuil clé à la limite supérieure de son canal ascendant à court terme, le CAC 40 forme un chandelier quasiment symétrique à celui de la veille et conforte la résistance des 4292 dans le sillage des inquiétudes exprimées par l’OTAN à l’endroit du mystérieux convoi humanitaire russe qui aurait pénétré la frontière ukrainienne sans autorisation.
Pour leur part, les indices américains plus éloignés géographiquement du terrain géopolitique prennent avec la plus grande sérénité les propos pragmatiques de la patronne de la Fed. Le Dow Jones cède -0,23 % à 17 001, mais le Nasdaq progresse à nouveau de 0,15% pour atteindre un nouveau record à 4539, tandis que le S&P 500 se refuse à toucher le seuil psychologique des 2000 et reflue de -0,22 % à 1988 points.
Il est clair que les tensions géopolitiques sont encore capables, à tout moment, d’entraîner des accès de faiblesse. Faisant abstraction de moments de grande tension souvent oubliés par la suite, mais dans l’hypothèse d’un climat encore confus, la posture des banques centrales et la baisse légitime de l’euro alors que Mario Draghi se déclare disposer à prendre de nouvelles mesures si nécessaire devraient au minimum entretenir le niveau actuel des marchés, et peut-être permettre au CAC 40 en cours de semaine prochaine de s’affranchir des 4300 points, pour pointer vers un pivot important situé entre 4350 et 4365 points.
En attendant, sauf événement géopolitique majeur, les replis vers la zone des 4250 sont probablement une bonne occasion d’accumuler des positions, surtout sur des valeurs qui bénéficieront de la baisse de l’euro.