L’Europe devra attendre mercredi pour connaître précisément le train de mesures préparées ce week-end, en espérant que le parlement allemand ne fasse pas un nouvel obstacle à une esquisse de solution destinée à gagner du temps et à réduire l’incertitude qui mine le marché depuis le début août.
Malgré des indicateurs qui témoignent d’un début de récession dans une Europe obsédée par la rigueur, les espoirs liés à ces mesures potentielles, en association avec une reprise de l’activité manufacturière en Chine et de bons résultats de la part des entreprises américaines, entretiennent la reprise du marché, et permettent notamment au S&P 500 de revenir tester la zone très cruciale des 1250 points.
Après une séance jalonnée d’hésitations, le CAC 40 clôture sur un bon chandelier grâce à l’approbation implicite des marchés américains, mais sur un plan purement graphique, rien ne sera vraiment gagné tant que l’indice ne parvient pas enfin à déborder la résistance sans ambiguïté des 3290-3300 points.
Encouragé par une Europe qui semble enfin prendre en main ses lourdes difficultés financières, le Dow Jones profite des bons résultats d’entreprises comme Caterpillar, et d’opérations de fusions-acquisitions pour progresser de 0,8 %, tandis que le Nasdaq symptomatique des anticipations de croissance et de la technologie, s’affranchit largement des 2600 en gagnant 2,15 % à 2694, et que le S&P 500 se mesure sans fléchir à la résistance majeure des 1250, dont le franchissement confirmé permettrait d’envisager un retour vers 1280, puis jusqu’au fameux seuil des 1315, ultime étape avant d’attaquer le plus haut de l’année à 1370 poins.
Les mesures en vue pour mercredi n’ont rien de bien engageant pour l’Europe, en ce qu’elles ne semblent nullement inclure le projet de réforme des statuts de la BCE. Il serait pourtant crucial de lui assigner, comme pour la Fed, le mandat de soutenir la croissance de la zone autant que de se soucier de l’inflation.
En attendant, il faut espérer que le FESF soit néanmoins doté d’un levier considérable pour se substituer à la BCE, qui face aux moments de menace systémique absolue, serait de toute manière contrainte de prêter en dernier ressort, et sans limites…
Dans un contexte qui devrait rester très difficile sur le plan économique en Europe, notamment à cause d’une politique résolument tournée vers l’austérité au détriment de la croissance, mais qui devrait éviter la catastrophe à court terme, nous sommes assez confiant sur la capacité de l’économie américaine à éviter le scénario de récession, d’autant que la Chine prend à son tour des mesures visant à entretenir un salutaire rythme de croissance.
Sous réserve que le S&P 500 franchisse réellement le cap des 1250, rien ne devrait s’opposer au retour vers la zone des 3300, et en cas d’annonces convaincantes mercredi, à une remontée potentielle vers la zone des 3640, peut-être pour la fin de l’année…