A 18h10 :
On aurait pu penser que le CAC 40 serait capable de tenir le support des 3100 points, mais sa sortie du canal de tendance courte directement en gap sous ce seuil stigmatise une situation européenne de plus en plus inextricable, bien illustrée par un euro en forte baisse, à la limite d’un seuil de rupture à ne pas enfoncer à 1,4050 dollar.
Nous n’aurions pas pensé que l’indice reviendrait un jour tester le seuil des 2960 pour n’y rebondir que timidement de moins de 10 % avant de rechuter depuis trois jours sur un momentum très appuyé qui n’a rien de d’engageant pour le moment.
Il faut dire que le marché américain était fermé pour le Labor day, mais c’est moins un chômage décevant publié vendredi dernier qu’une Eurozone au bord de l’implosion qui draine le marché à la baisse, hors de toute proportion fondamentale cohérente, comme si les chiffres positifs des entreprises n’avaient aucune importance parce que la récession allait soudainement, comme en 2008, venir les frapper en pleine activité.
La Grèce en forte récession risque de se voir refuser les financements qu’elle devait recevoir, donc d’être acculée à sortir de la zone euro et à décréter un moratoire, avec de bien lourdes conséquences pour les banques et de possibles répercussions sur le financement de l’économie. Et plutôt que de gripper tout le système, les banques centrales, et notamment la BCE, devront in fine assumer leur rôle de pourvoyeur de liquidités et de prêteur en dernier ressort, peut-être au prix préalable d’une situation hypertendue et d’un crack pire encore sur les marchés.
En attendant l’ISM des services aux Etats-Unis mardi, et surtout jeudi le discours d’Obama sur les mesures qui devraient relancer l’emploi aux Etats-Unis, le marché pourrait rester tétanisé par la situation européenne, où 27 pilotes dans le cockpit sont en train de se demander comment piloter l’avion.
Il est fort probable que les Etats-Unis, entre le discours de Barack Obama et une FED déterminée à soutenir la croissance, trouveront les moyens de se ressaisir, mais on ne peut savoir, en revanche, jusqu’où l’Europe pourrait entraîner avec elle les marchés à travers la gigantesque crise de défiance qu’elle est en train de fomenter.
A priori le seuil des 2960 correspond à un support majeur sur le Cac 40 et son approche devrait inviter aux achats à bon compte, d’autant que les cours ne resteront pas à ce niveau si des mesures choc sont enfin mises en place par des politiques conscients de la gravité de la situation. Mais il convient aussi de savoir que la baisse peut continuer, surtout en cas de cassure des 2960, si rien n’est décidé.
En cas de reprise guidée par des mesures européennes improbables ou plutôt par un S&P500 qui parviendrait à franchir à nouveau les 1170 points, il faudra que l’indice Cac 40 passe le cap des 3100 pour peut-être amorcer un rebond un peu plus pérenne.