L’Europe sous le charme d’une règle d’or insensée

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A 23h10 : Les 17 000 emplois créés en août aux États-Unis au lieu d’un chiffre pourtant médiocre attendu à 75 000 n’auront fait qu’amplifier un mouvement de consolidation bien entamé en raison d’une situation européenne toujours inquiétante.
Dans le sillage d’indices ISM déjà en contraction en Europe et au seuil de l’être aux États-Unis, les perspectives de récession avancées par de plus en plus d’économistes réunis en Italie reprennent de la vigueur.
Le CAC 40 n’aura pas tenu bien longtemps le support des 3200, et la semaine bien commencée s’achève au son d’une retraite généralisée, pratiquement à l’équilibre, comme en témoigne un chandelier de mauvaise facture, sans toutefois enfoncer pour le moment le support clé des 3100 points.
Le Dow Jones termine la séance sur un repli moins net que ses homologues européens, mais sur une baisse néanmoins sensible de -2,2 % à 11 240, tandis que le Nasdaq cède -2,58 % à 2480, et surtout que le S&P 500, après avoir cassé le support des 1210, revient directement s’appuyer sur un support crucial dont la reconquête était un signal positif à 1170 points, avec un repli de 2,53 % à 1173 points.
Lundi, le marché européen sera livré à lui-même pour motif du Labor Day américain, mais il faut dire que de ce côté de l’Atlantique l’atmosphère semée de contradictions de plus en plus flagrantes assombrit le paysage.
Nous sommes bien loin de considérer que la sortie du chiffre affolant sur la situation du déficit grec est une simple gaffe, et dans un contexte avoué de récession du produit intérieur brut de l’ordre de -5 %, nous croyons au contraire que le pays n’a pas la moindre possibilité de s’en sortir.
Dans la mesure où l’Europe ne lui prêterait que sous des conditions intenables alors qu’elle est elle-même quasiment en récession, il reste deux solutions :
Ou l’Europe se dote des moyens pour financer la Grèce à fonds perdus et sans réserve jusqu’au rétablissement très improbable d’un minimum de stabilité économique.
Ou la Grèce trop chère et non compétitive sort de l’euro, décrète un moratoire sur ses dettes en euros, et retourne au drachme pour faire usage de dévaluations compétitives et de la dévaluation pour doper son économie.
Cette dernière solution, explicitée par Nouriel Roubini en Italie, pour douloureuse qu’elle soit, semble la seule issue pragmatique, mais évidemment ces perspectives risquent de peser lourdement sur les marchés et sur l’euro aussi longtemps qu’une décision dans un sens ou un autre ne sera pas enfin annoncée, et surtout crédible, parce que le marché est saturé des fausses annonces rapidement démenties…
Nous constatons avec stupeur que l’immense majorité des Européens, et que 100 % des parlementaires d’Espagne, se déclarent favorable au respect intangible de la règle d’or consistant à ne jamais déborder les déficits publics de 2 %. Si jamais la récession devait reprendre le devant de la scène comme en 2009, il est affligeant de constater à quel point le poison de ces principes auto destructeurs et amplificateurs éventuels de récession parviennent à hanter les esprits.
D’une part la règle d’or existe bel et bien depuis de très nombreuses années au sein de l’Europe puisque le déficit est censés ne jamais dépasser 3 %. D’autre part, comme on l’a vu à maintes reprises, une conjoncture économique difficile rend l’exercice impossible. Et s’affoler de la dette quand on observe des taux historiquement bas sur les dettes souveraines de l’Allemagne, de la France, ou même des Etats-Unis après la perte de leur triple A, montre bien à quel point c’est pour le moment un faux sujet.
S’il devait y avoir nouvelle règle d’or à instaurer pour calmer les marchés, celle-ci devrait consister à se fixer un objectif de croissance de 3 % au moins par an, et de s’obliger à mettre en oeuvre tous les moyens pour y parvenir. Alors l’idée de réduire les déficits ne serait pas dénuée de sens.

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CAC (PXI)
Principaux indicateurs
Cours au Le 28 mars 2024 Performance Indicateurs
8205,81 (+0,01%)€ à 1 mois :  3,23% Volume moyen 20 jours : 2,8 M
à 4 mois : 13,01% Résistances : 8230 / 8470
à 6 mois : 16,03% Supports : 8140 / 8055 / 8000 / 7880 / 7790 / 7705 / 7600 / 7600 / 7550 / 7480 / 7400 / 7310 / 7210 / 7165 / 7080 / 7040 / 6945 / 6850 /6800 / 6775 / 6710 / 6610 / 6520 / 6450 / 6380 / 6250 / 6180 / 6110 / 6040 / 5910 / 5780 / 5630 / 5580 / 5375 / 5215
à 1 an : 11,03%

Consensus »


2 comments

  1. wiroth   •  

    seule l angleterre qui baisse les depenses fortements a des chances de rebondir.tous ceux qui augmentent les impots ne s en sortiront pas car l impot tue l impot…..

    • Olivier Anger   •     Author

      Baisser les dépenses est beaucoup mieux que d’augmenter les impôts, forme d’auto suicide, mais tout est question de dosage et les anglais en font beaucoup puisqu’ils plongent en récession.
      J’aimerais que les états ne s’occupent pas du déficit budgétaire si celui-ci est destiné à faire de l’investissement plus rentable que le coût très faible de l’argent emprunté, et qu’ils fassent une distinction entre dépenses de « fonctionnement » ou somptuaires non rentables, et dépenses « productives » , exactement comme le font les entreprises.
      En ce moment où l’état peut emprunter à 10 ans à un coût absolument ridicule, le moment serait opportun d’en profiter pour faire des investissements à rentabilité supérieure à ce coût, même s’il faut 4 ou 5 ans pour commencer à récupérer le cash flow…
      Et cela aurait l’avantage de développer de la croissance et de l’emploi. Exactement ce qui fait défaut…

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