Ni décevant, ni trop dynamique, le chômage américain tant attendu depuis une semaine est juste parfait :
Suffisamment robuste avec 223.000 créations d’emplois en avril et un taux de chômage qui passe de 5,5 à 5,4 % sur une augmentation de 0,1 %, donc peu inflationniste des taux horaires pour rassurer sur le retour de l’économie à un niveau plus acceptable et non pas sur un prolongement du trou d’air observé au premier trimestre.
Pas trop explosif à la fois pour continuer de penser que la Fed ne cherchera pas à remonter ses taux dès le mois de juin, mais pourrait plutôt le faire en septembre prochain. Il n’en fallait pas plus pour que le dollar retrouve quelques couleurs, et que l’euro revienne en deçà du seuil clé 1,1260 dollars, avec un effet évidemment bénéfique sur les bourses européennes qui ont tendance à coter en dollars constants.
Ajoutons à cela la belle surprise de la victoire de David Cameron qui apporte un gage de stabilité politique pour les cinq prochaines années, et le CAC 40 avait toutes les bonnes raisons de sortir par le haut au-delà des 5000, et même de sortir du canal descendant dans lequel il s’était enfermé, au point d’approcher la zone de résistance délicate entre 5100 et 5130 points sur des taux obligataires qui ont également l’avantage de se tasser après quelques jours de remontée extrêmement brutale.
Rassuré par les bons chiffres du chômage évoqué plus haut, les indices américains qui avaient beaucoup moins corrigé s’offrent une belle séance et reviennent au contact de leurs plus hauts historiques. Le Dow Jones gagne 1,49 % à 18.191, le Nasdaq 1,18 % à 5004, et le S&P 500 se rapproche à nouveau de la zone de résistance majeure des 2120 en progressant de 1,34 % à 2116 points.
Comme tout mouvement de baisse important, celui des derniers jours avait évidemment d’excellents motifs de se produire entre la baisse du dollar, la hausse du pétrole, et surtout la forte remontée des taux longs. Du coup, le marché aura quasiment paniqué avant de se rassurer d’un chiffre qui évoque un retour vers la routine ascendante des derniers mois.
S’il paraît assez légitime d’envisager une poursuite de la progression dans un contexte plus confortable, les cours sont ont en revanche en train de devenir moins attrayant qu’ils ne l’étaient au pire moment de la semaine. Il n’est pas certain pour autant qu’une occasion de saisir des cours aussi attrayants que ces jours derniers, en-deçà des 5000 puissent à nouveau se présenter dans le court terme, sauf à voir les taux longs s’envoler à nouveau sur des perspectives inflationnistes encore peu manifestes.