L’Europe désespère les marchés

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A 20h15 : Le marché aurait dû apprécier le réalisme et l’ampleur du plan de Barack Obama de 447 md de dollars, bien au delà des 300 milliards suggérés la veille, pour poursuivre sur une lancée positive, mais pendant que les États-Unis prennent de sérieuses mesures pour lutter contre l’hypothèse d’une récession, l’Europe continue de s’enfoncer dans le cercle vicieux d’une dette qu’elle semble vouloir résoudre à tout prix, y compris celui de plonger la région dans une récession qui pourrait invalider tous les efforts entrepris.
La chute vertigineuse de l’euro témoigne de la plus grande méfiance vis-à-vis de l’eurozone, de la Grèce, des déclarations des uns et des autres, et en toile de fond de la peur inspirée par la démission dissonante d’un faucon de la BCE, tout comme du FMI quand Christine Lagarde réitère que les banques européennes doivent être recapitalisées.
Ses propos ont été tempérés par la suite pendant le week-end, à l’occasion du G7, tandis que les républicains semblent vouloir se montrer conciliants à l’égard du plan Obama, ce qui est positif et pourrait permettre au marché de se redresser à l’ouverture de la semaine, faute de quoi l’enfoncement permanent des supports pourrait sur un plan strictement graphique ouvrir la voie à un recul plus conséquent encore, dans le sillage des banques, et entraîner des valorisations de plus en plus absurdes.
La semaine se sera terminée sur une séance à nouveau de la pire espèce, et le CAC 40 finit par rejoindre pour la quatrième fois le support des 2960, pour clôturer de justesse au-dessus de ce seuil très critique, qui menace de céder.
Les indices américains finissent en forte baisse dans le sillage des turbulences européennes. Le Dow Jones termine en deçà des 11 000 en baisse de -2,69 % à 10 992, le Nasdaq recule de -2,42 % à 2468, et le S&P 500 de -2,67 % à 1154, enfonçant malheureusement un seuil à reconquérir à 1170 points.
L’indice phare américain se maintient néanmoins 4 % au-dessus de ses plus bas du mois d’août, alors que le CAC 40 pour sa part clôture en deçà même de ses plus bas du mois dernier.
Sur un plan strictement économique, nous continuons largement de penser qu’un rebond substantiel reste probable sur un horizon de quelques mois, notamment parce que les États-Unis sont en train de se ressaisir, et aussi parce que Ben Bernanke à assuré que la Fed prendra les mesures nécessaires pour relancer la croissance, d’oû l’attente d’annonces importantes le 21 septembre.
En revanche, il faut bien avouer que le comportement affligeant des marchés européens est à la mesure des dysfonctionnements qui ne cessent de perturber l’Europe depuis plus d’un an, et tout particulièrement depuis l’époque à laquelle de façon de plus en plus consensuelle la psychologie collective des dirigeants, sous la férule d’une Allemagne très orthodoxe, a pris un tournant faisant du désendettement la priorité absolue et obsessionnelle au détriment de la croissance, à peine deux ans après avoir sauvé le monde d’une crise qui aurait pu être beaucoup plus catastrophique.
Au niveau actuel, de nombreuses valeurs de la cote voient se profiler en ligne de mire les plus bas connus en 2009, et pourtant les entreprises dont elles sont le sous-jacent reflètent des fondamentaux très largement supérieurs. À égalité de circonstances on peut affirmer que les cours actuels sont en réalité l’équivalent d’un marché qui en 2009 ce serait plutôt situé dans la zone des 1800 à 2000 sur le CAC 40…
Compte tenu de la volatilité et du manque de confiance il reste important de ne pas se surexposer dans la mesure où les hausses sont éventuellement rapidement détruites, mais on peut, même si de nouveaux plus bas devaient se produire, en profiter pour accumuler à des cours qui n’en resteront pas là à moins que l’orthodoxie monétaire et budgétaire européenne ne parviennent finalement à provoquer une authentique récession.
Pour le moment, et malgré l’incertitude présente, l’économie réelle semble tenir et ne pas faire état d’un arrêt brutal de l’activité qu’il est absolument impératif d’éviter et dans cette hypothèse, nous conseillons de ne pas se laisser aller à des réflexes de totale capitulation.

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CAC (PXI)
Principaux indicateurs
Cours au Le 24 avril 2024 Performance Indicateurs
8091,86 (-0,17%)€ à 1 mois :  -1,07% Volume moyen 20 jours : 3,5 M
à 4 mois : 6,51% Résistances : 8140 / 8230 / 8470
à 6 mois : 18,71% Supports : 8040 / 7980 / 7885 / 7775 / 7705 / 7600 / 7600 / 7550 / 7480 / 7400 / 7310 / 7210 / 7165 / 7080 / 7040 / 6945 / 6850 /6800 / 6775 / 6710 / 6610 / 6520 / 6450 / 6380 / 6250 / 6180 / 6110 / 6040 / 5910 / 5780 / 5630 / 5580 / 5375 / 5215
à 1 an : 8,86%

Consensus »


8 comments

  1. william   •  

    ce mot d economie reelle me laisse pantois.l economie c est l economie.la definition de l economie reelle n existe pas.

    • Olivier Anger   •     Author

      Vous avez raison sur le fond, mais l’économie « réelle » cela se comprend néanmoins comme les entreprises qui offrent et produisent des biens et services en échange de monnaie, par opposition avec le secteur financier qui fait l’inverse.
      Pour l’heure c’est le financier qui ne va pas du tout, ce qui tend à prouver qu’il est mal réglé, mal géré ou mal compris.
      Bref il devrait être au service de l’économie réelle dont je viens de parler, et la favoriser, et non l’inverse.
      Il est difficilement acceptable que l’économie réelle soit vouée à plonger parce que le financier déraille ! A lui de s’adapter à l’économie si celle-ci est correctement gérée

    • Olivier Anger   •     Author

      Bien sûr, mais par économie « dite réelle » vous savez comme moi qu’elle correspond à l’activité qui correspond à la production et la vente de biens et services en échange de monnaie dans le cycle économique, par opposition au financier qui se dédie à exactement l’inverse.

  2. Hossein   •  

    Bonjour, pour le moment ca me donne raison 2870 puis 2650 des rebonds sont toujours possible sur bonne nouvelle mais la tendance est toujours bien le sud ( en éliote) .Merci de votre réponse du dernier message cordialement Hossein……..

    • Olivier Anger   •     Author

      On va voir si le 2870 tient en clôture mais il a bien été enfoncé ce matin; on vit dans l’absurdité et espérons que la déprime ne va pas induire la récession. Quel gâchis de la part des politiques et d’une forme de pensée à l’européenne qui ne mène nulle part.
      Quand une banque a un débiteur important comme la Grèce, on étudie avec lui comment il peut s’en sortir, et on l’aide à le faire si vraiment on souhaite se faire rembourser au bout du compte, quitte à prendre des participations dans sa boutique. Bref on l’aide à s’en sortir par la croissance de son business.

      On ne l’oblige pas à rembourser coûte que coûte en le mettant à la rue parce que çà c’est le meilleur moyen de finir par ne pas être payé et de l’avoir financé pour rien. C’est jusqu’ici exactement la position des Allemands et ce qu’a fait l’Europe. Génial n’est ce pas ?

  3. Hossein   •  

    Merci d avoir évoqué Eliote sur BFM radio.. Cordialemnt

    • Olivier Anger   •     Author

      C’est tout à fait normal de donner tous les repères imaginables quand les gens sont (il y a de quoi) un peu perdus.
      Elliott donne parfois aussi des repères intéressants. On verra comment se porte le votre qui si j’ai bien compris se situe à 2650 points sur le Cac 40…

  4. Hossein   •  

    Bonjour.mais avant les 2650 il y a les 2780 qui pourrait nous donner un rebond vers les 3058 c est cela que je vais tenter de jouer un peu avec stop, mais c est pas mon dada le contre tendance..

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