On ne peut pas affirmer que le sommet européen soit un succès total, mais l’Allemagne arrive à ses fins. 26 pays sur les 27 se montrent favorables à une réelle discipline budgétaire, et la BCE souligne des progrès, ce qui peut ouvrir la voie à un soutien plus agressif dans l’avenir, à travers un prêt au FMI, ou autres artifices comme le MESF permettant d’éluder la question de l’aide directe pat la BCE aux états en difficulté.
Entre ceux qui hier n’y croyaient plus, et ceux qui aujourd’hui y croient, le marché récupère un bonne part de la perte de la veille, et l’euro un moment en deçà du seuil crucial des 1,3333 dollar, parvient à clôturer la semaine non loin des 1,34 dollar.
Qu’on le veuille ou non, l’Europe avec ses politiques d’austérité est en train de choisir la voie imposée par l’Allemagne de la résorption prétendue des déficits par la contraction économique plutôt que par celle de la croissance. Cela est regrettable parce que source de ralentissement du progrès et d’appauvrissement généralisé, avec une issue bien incertaine.
Si cette voie convainc la BCE d’intervenir et de se substituer en partie aux débiteurs de tous horizons, c’est tant mieux. Cela pourrait éventuellement provoquer le rallye de fin d’année, à condition de voir le S&P500 passer ses plus hauts récents à 1270, et le Cac 40 sortir par le haut d’une figure en diamant de retournement au-delà de 3230 points. On ne pourrait alors exclure un retour rapide vers 3600 points, avant un risque de rechute pour cause d’économie européenne en difficulté en 2012. Pour le moment, si l’indice se maintient au-dessus des 3170, les espoirs de hausse restent de mise.
Il faut souligner que l’économie américaine continue d’émettre des signes positifs, notamment avec l’indice de confiance du consommateur de l’université du Michigan nettement au-dessus des attentes, dans le sillage des chiffres de plus en plus encourageants des dernières semaines. Le Dow Jones clôture vers ses plus hauts à 12184, en hausse de 1,55 %, le Nasdaq récupère 1,94 % à 2646, et le S&P 500 parvient à se maintenir finalement au-dessus des 1250 à 1255, en gain de 1,69%.
Nous notons avec intérêt que le VIX affiche une configuration moins négative, et qu’il entre dans une zone plus favorable à la détention d’actions, entre 22 et 27. Cela reflète une nette baisse du niveau d’inquiétude, et prouve que l’Europe a, au moins temporairement, réussi à gagner un peu de temps.
Dans un contexte à court terme favorable, on pourrait oublier momentanément que l’Europe manque cruellement d’une croissance indispensable pour résoudre ses vrais problèmes de déficits, et le rallye pourrait alors se poursuivre, mais il reste prudent néanmoins d’éviter une surexposition aussi longtemps que le seuil des 3230 n’est pas débordé.