Il était grand temps que les marchés retrouvent leurs esprits. Après une succession de statistiques et de prévisions déplorables à l’endroit de l’Europe, de l’Allemagne, de la France, et même dans une moindre mesure, de la Chine, les indices américains dont on pouvait redouter le début d’une configuration graphique inquiétante se rassurent avec les propos très accommodants issus des minutes de la dernière réunion de la Fed et s’octroient leur meilleure séance de l’année.
Il faut dire que la Fed se montre un peu inquiète de la montée trop rapide du dollar et soucieuse de ne pas ôter le terme « période considérable » avant la remontée des taux, de peur que cela soit mal interprété par les marchés. De plus, les perspectives d’inflation restent clairement en deçà des 2 % avec l’appui de matières premières en baisse, ce qui plaide pour envisager une remontée des taux sans échéance précise et à un rythme extrêmement graduel qui dépendra des éléments économiques.
Il n’en fallait pas plus pour que les indices américains enrayent complètement la baisse des dernières séances. Le Dow Jones progresse de 1,64 % à 16.994, le Nasdaq de 1,91 % à 4469, et le S&P500 de 1,75 % à 1969 dans une reconquête peu ambiguë des 1950 enfoncés la veille.
L’ambiance reste bien morose du côté européen, mais la performance des indices américains a de fortes chances de permettre au CAC 40 une ouverture directement au-dessus des 4210 points. Cela permettrait au chandelier du jour de former un îlot de retournement accompagné d’une belle figure en étoile du matin, assez typique d’une puissante fin de baisse, surtout après des phases aussi négatives que celle des dernières semaines.
Il convient de noter que le marché s’est vigoureusement repris avant le début officiel de la saison des résultats tant attendue pour le troisième trimestre aux États-Unis. Pour le moment, celle-ci débute de belle façon, avec Alcoa affichant des résultats sextuplés et un chiffre d’affaires supérieur aux attentes. Selon son président, l’activité a dépassé les meilleurs niveaux connus avant la crise de 2008 sur des prix en augmentation et une amélioration de la productivité. Cela devrait revigorer le moral des opérateurs et au minimum éviter à la reprise du jour de reperdre son momentum.