La recrudescence des tensions entre l’Ukraine et la Russie ne parvient pas à franchement casser le marché et à effacer la nette reprise observée ces dernières semaines. Il faut y voir un signe de saine résilience motivée outre-Atlantique par la sortie de bonnes statistiques avant le long week-end du Labor Day, et en Europe par la conviction que la BCE pourrait proposer dès la semaine prochaine des mesures énergiques d’assouplissement monétaire pour enrayer une inflation descendue ce mois-ci à 0,3 % après 0,4 % le mois dernier. Ce sont des niveaux qui évoquent de plus en plus un risque déflationniste, même si la BCE pourra toujours se rassurer en invoquant la baisse de l’euro pour prévoir une remontée des prix.
Du côté américain, les revenus des ménages augmentent plus rapidement que leurs dépenses entraînant une propension à épargner plutôt rassurante pour éviter une surchauffe du crédit et des risques d’insolvabilité telle qu’on avait pu les connaître avant la crise de 2008. Sur fond de confiance du consommateur américain en rebond, l’euro continue de s’effriter pour atteindre un nouveau plus bas annuel à 1,3138 dollar, avec pour avantage une remontée mécanique des résultats futurs des entreprises qui ont une activité en dollars.
Malgré les tensions géopolitiques, le CAC 40 termine la semaine sur un chandelier de bonne facture, au-delà des 4365, et sans avoir franchi la résistance importante des 4400 – 4415 qui méritait à l’évidence un peu de consolidation avant franchissement.
Pour leur part, les indices américains terminent la semaine et le mois sur une note très positive. Le S&P 500 s’offre sa plus haute clôture historique à 2003 et gagne 0,31 %, tandis que le Nasdaq progresse de 0,49 % à 4580, et le Dow Jones de 0,11 % à 17.098 points.
Les marchés seront livrés à eux-mêmes lundi en raison d’un marché américain fermé, mais la configuration actuelle évoque un marché assez mûr pour reprendre prochainement le chemin de la hausse, peut-être dans la perspective de la prochaine réunion de la BCE jeudi prochain, et bien sûr sous réserve qu’il n’y ait pas de développement particulièrement inquiétant négatif sur la scène géopolitique ce week-end.
En attendant un signal graphique positif avec le franchissement éventuel des 4415, de nature à pousser rapidement vers 4490, il devrait rester judicieux de profiter de replis vers 4350 à 4365 pour accumuler quelques positions.