La Grèce recevra jeudi les 5 milliards d’euros initialement prévus. L’annonce de ce versement qui paraissait compromis faute d’un gouvernement à même de s’installer aura sauvé un sursaut de fin de séance, et démontré à quel point l’idée d’un défaut de ce petit pays de la zone euro cristallise de lourdes et légitimes inquiétudes.
Sur un plan graphique il est intéressant de constater la précision avec laquelle l’indice CAC 40 est venu tester et rebondir sur le support ascendant en place depuis septembre, un niveau qui correspond actuellement aux 3070,et qui progresse d’environ 20 points par semaine. Le sursaut de fin de séance en harmonie avec un euro qui passait à nouveau le seuil critique des 1,2940 USD inscrit un chandelier assez positif, sans que l’on puisse pour autant évoquer un authentique retournement de tendance, puisqu’il faudrait voir l’indice déborder son oblique descendante au-delà de 3200 points.
Aux États-Unis, le S&P 500 aura décroché temporairement d’un support crucial à 1348, jusqu’à toucher 1343, avant de se ressaisir pour les mêmes raisons que le CAC 40, mais il termine en deçà des 1365 à 1355 en baisse de -0,67 %, ce qui n’est pas plus encourageant graphiquement que l’incapacité du CAC 40 à regagner les 3200 points. Pour sa part, le Dow Jones s’effrite de -0,4 % à 12810, et le Nasdaq s’éloigne des 3000 en cédant -0,31 % à 2937 points.
La prise de conscience enfin admise par la plupart qu’il faut coûte que coûte retrouver un minimum de croissance en Europe sera très bénéfique pour le marché, qui dans sa fonction d’anticipation se redresse le plus souvent avant que les statistiques macro-économiques ne valident le mouvement, et à cet égard, nous restons optimistes pour les actions sur un horizon de quelques mois.
En revanche, on ne peut totalement ignorer la situation apparemment inextricable de la Grèce, au sein d’une Europe qui n’est pas fédérale, qui n’a donc ni l’autorité ni l’envie de participer sans limite au trou noir d’une spirale récessive infernale tandis qu’un peuple démocratique souhaite l’euro, mais refuse le suicide d’une austérité brutale et sans résultat.
On voit bien mal dans ce contexte comment ne pas sortir inéluctablement de l’euro, mais tout aussi mal comment revenir techniquement et de façon acceptable à une monnaie nationale disparue, qui permettrait de restaurer les espoirs de compétitivité et de retour à la croissance.
A priori la zone des 3070 constitue sur le Cac 40 un niveau d’entrée intéressant, mais c’est en même temps le point de bascule vers un marché qui pourrait alors dévisser plus bas encore.
La tendance reste baissière tant qu’on ne déborde pas le seuil des 3200, aussi le mieux est de rester à l’écart si l’on ne tient pas à prendre quelques risques. On profitera sinon des niveaux en deçà de 3100 pour tenter quelques achats, quitte à devoir alléger en cas de descente vers les 3050, parce que la voie pourrait alors s’ouvrir vers un support majeur à 2940, et invalider la tendance chaotique mais haussière en place depuis septembre.
| CAC 40 () | ||
| Principaux indicateurs | ||
| Cours au | Performance | Indicateurs |
| € | à 1 mois : % | Volume moyen 20 jours : |
| à 4 mois : % | Résistances : | |
| à 6 mois : % | Supports : | |
| à 1 an : % | ||
Consensus »



J’ai l’impression que le marché est livré à lui même, la plupart des intervenants s’étant mis « out », pour moi, le marché devrait baisser, mais c’est mon opinion, je fais des achats selectifs sur des valeurs « bradées » en gardant une couverture en BX4, soit ma sélection surperforme ou pas, en attendant d’y voir plus clair, est ce une bonne stratégie ?
Car la question est bien grecque, Wolfgang Schäuble a dit que l’Europe pourait supporter une sortie de la Grèce, l’Allemagne fera donc en sorte d’avoir raison, je suis certain que les solutions (je pense à l’Espagne et d’autres) sont dans des tiroirs en allemagne, F.Hollande n’aura pas le beurre et l’argent du beurre, il devra choisir si l’Europe garde la Grèce ou pas, un choix politique qui le suivra.
Si la Grèce sort de l’Europe, le Grèce devra être aidée pour « survivre », si la Grèce reste, c’est la fin de l’Europe, c’est marrant, comment beaucoup n’imaginent que sa sortie mais pas son maintient, c’est pourtant des centaines de millions d’individus qui ne font pas seulement que regarder le tableau, on est tous dedans !
Pour moi, si la Grèce sort, ce sera après l’investiture de F.Hollande et un Week-end pour tenter de « surprendre », c’est un grand mot, les marchés et les grecs eux-mêmes.
Si la Grèce reste, c’est la fin de l’Europe ou de la Grèce.
Bonjour,
Votre stratégie de couverture contre une sélection de qualité a du sens, en effet.
Je pense d’ailleurs proposer prochainement un produit Maison en ce sens, (actuellement en en test), à ceux qui désireront y souscrire.
Ou on subventionne le maintien de la Grèce en euro-zone pour des années, ou elle finira par sortir, retrouver sa monnaie, et jouer du cycle dépréciation/inflation, mais cela lui donnera une petite chance de restaurer sa croissance plutôt que de crouler petit à petit sous les plans d’austérité générateurs de dépression en raison d’une monnaie euro surévaluée pour un pays si peu compétitif.
La troisième voie, est d’y investir massivement pour y recréer de l’emploi en l’obligeant à prélever l’impôt et l’aider à devenir plus compétitive dans certains domaines.
Sans une monétisation de style eurobond, ou « project bond » cette voie sera sans cesse refusée, parce qu’on explique aux allemands et aux peuples que c’est eux qui doivent payent, quand en fait ce devrait être, au bout du compte la Banque Centrale, seul agent pour qui le défaut est « indolore ».
Cela passe par une indispensable réforme de la BCE, plus de fédéralisme, on est loin du bout du chemin…
Olivier Anger