La bonne surprise d’une production industrielle européenne en hausse de 0,4 % le mois dernier n’aura pas été suffisante pour permettre au marché d’inverser le mouvement de consolidation qui s’affirme en l’absence de catalyseurs à court terme. Il faut en effet attendre encore un mois avant d’avoir les premiers résultats du second trimestre aux États-Unis, et le 19 juin avant de connaître la position de la FED sur le moment où elle devrait envisager d’alléger ses programmes de rachats de bons du Trésor, avec pour conséquence une inéluctable remontée des taux longs.
Pour l’heure, le comportement du CAC 40 répond à un schéma graphique bien orchestré, l’indice restant parfaitement coiffé par la limite supérieure d’un canal descendant de tendance à court terme. L’indice finit la séance juste sur le seuil clé des 3790, sur un chandelier plutôt défavorable, dont l’enfoncement non garanti risque de provoquer un repli éventuel vers 3740 points dans le sillage des indices américains.
Le Dow Jones cède -0,84% à 14995, le Nasdaq -1,08 % à 3400, et le S&P 500 se rapproche du support crucial des 1600, en refluant de 0,81% à 1613 points.
Le retour grandissant de l’incertitude chez les opérateurs devrait avoir l’avantage de limiter la gravité d’une correction, mais il va de soi qu’un décrochement des indices américains lié à la crainte de la remontée des taux longs pourrait avoir un effet néfaste sur les indices de ce côté de l’Atlantique. L’économie y est en effet plus fragile et il paraît difficile, à trois mois des élections allemandes, de voir la BCE prendre des initiatives de nature à enthousiasmer les marchés.
Dans l’ensemble, les cours des actions sont revenus à des niveaux attrayants pour acheter, mais on ne peut ignorer dans l’immédiat la physionomie négative sur un plan graphique, laquelle incite plutôt à chercher à alléger les positions sur légère reprise vers la zone des 3820 à 3830 points dans une optique de court terme.