Peut-être fatigué d’un long week-end de travail, le Président de l’Eurogroupe et Ministre des Finances des Pays Bas Jeroen Dijsselbloem a sans doute perdu une bonne occasion de se taire. Ne résistant pas à la tentation de faire étalage de son génie financier, le brillant personnage aura réussi à casser les marchés en se déclarant séduit par le sauvetage de Chypre consistant à confisquer 30 % des dépôts bancaires bien garnis, pour en faire un modèle dans la résolution des crises financières !
Rien de tel pour fragiliser le système bancaire des états membres les moins solides, renforcer une aversion au risque néfaste pour la croissance, et faire renaître la perception d’un risque presqu’oublié d’éclatement de la zone euro !
Après le soulagement matinal d’une solution d’une extrême brutalité à l’égard de Chypre, mais évitant sa sortie de l’euro, la déclaration du caractère « exceptionnel » de la mesure tant clamé la semaine dernière n’aura pas duré 24 heures. En résulte un chandelier d’une amplitude inconnue depuis le 4 février, qui stigmatise le fonctionnement inquiétant des cerveaux qui gèrent notre chère Europe.
D’un point de vue graphique, le CAC 40 sera revenu tester la résistance des 3835, avant de former un avalement baissier le ramenant d’un trait vers la base du canal ascendant de long terme qui coïncide actuellement avec une zone de soutien majeur à ne pas casser entre 3700 et 3710 points.
Malgré le soubresaut légitime affectant le secteur financier en Europe, les marchés américains absorbent le choc avec sérénité, mais il reste impossible dans ces conditions au S&P 500 de s’affranchir de son record historique à 1576 points. L’indice phare cède -0,33 % à 1552, tandis que le Dow Jones reflux de -0,44 % à 14 448, et le Nasdaq 2 – 0,30 % à -3235 points.
Autant on peut rester relativement optimiste sur la tenue des marchés américains tant que la Rserve Fédérale maintient une politique ultra accommodante, autant la volatilité du jour appuyée par un euro qui casse le seuil charnière des 1,2880 dollar souligne le risque politique d’une Europe de plus en plus difficile à gouverner.
Tant que le CAC 40 ne casse pas le seuil des 3700, il reste sans doute judicieux de profiter à court terme d’un accès de panique momentanée pour acheter, mais il faut probablement s’attendre à ce que la zone des 3790 soit un peu difficile à reconquérir, étape pourtant nécessaire pour envisager une poursuite de la tendance haussière.
| CAC 40 () | ||
| Principaux indicateurs | ||
| Cours au | Performance | Indicateurs |
| € | à 1 mois : % | Volume moyen 20 jours : |
| à 4 mois : % | Résistances : | |
| à 6 mois : % | Supports : | |
| à 1 an : % | ||
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