Le titre Nasdaq, Inc. a inscrit cet été un record historique à 97 dollars, porté par une dynamique haussière qui l’avait déjà propulsé de 50 % depuis le creux du printemps. Ce sommet, atteint à seulement deux dollars de la projection de Fibonacci à 161,8 % appliquée à la correction de février-avril, a marqué un point d’équilibre fragile. Depuis, le marché a entamé une respiration modérée, une correction de l’ordre de 11 % en deux temps, ramenant le titre sur un seuil technique majeur : la zone des 86 dollars, qui correspond à la ligne de cou d’une figure en tête-épaules.
Ce niveau constitue désormais un pivot essentiel : tant qu’il est préservé, il peut être perçu comme un support attrayant, offrant un point d’entrée pour les investisseurs convaincus par la solidité structurelle du groupe. En revanche, une rupture nette de ce seuil ouvrirait la voie à une dégradation plus marquée, avec des cibles techniques situées à 83,50 dollars puis 78 dollars par symétrie. À l’inverse, la reconquête du seuil des 90,6 dollars serait un signal de reprise de momentum, susceptible de relancer le titre vers ses sommets récents, voire d’ouvrir la voie à de nouveaux records.
Sur le plan fondamental, Nasdaq continue de séduire par la diversification de ses revenus : l’activité traditionnelle de marché reste robuste, mais ce sont surtout les solutions technologiques, la régulation et la lutte contre la criminalité financière (Verafin) qui tirent la croissance. Les marges demeurent élevées, la génération de cash-flow solide, et les perspectives de chiffre d’affaires témoignent d’une trajectoire ascendante : après 4,7 milliards de dollars en 2024, les analystes anticipent près de 6 milliards à l’horizon 2027, soit une progression régulière de 7 à 10 % par an. Le consensus reste favorable, avec un objectif moyen autour de 101,9 dollars, soit un potentiel d’appréciation d’environ 14 % par rapport aux niveaux actuels. Toutefois, le débat autour de l’endettement et du retour sur fonds propres (ROE) mérite d’être souligné : le groupe a accru son levier financier pour financer des acquisitions stratégiques, ce qui a temporairement porté son ratio dette/EBITDA au‑delà de 4x avant un reflux attendu vers 2x à l’horizon 2026. Cette trajectoire traduit une stratégie assumée : utiliser la dette comme moteur de croissance, tout en s’appuyant sur une génération de cash-flow libre solide pour en assurer le service et le désendettement progressif. Ce choix a un effet mécanique sur le ROE, qui se maintient à des niveaux élevés, autour de 16 à 18 %, reflet d’une rentabilité opérationnelle robuste mais aussi d’une structure de capital plus tendue.
Les partisans y voient la preuve d’une gestion efficace du capital et d’un effet de levier bien maîtrisé, tandis que les plus prudents rappellent que ce ROE flatteur dépend en partie de l’endettement et pourrait s’éroder si la croissance ralentissait ou si les taux d’intérêt restaient durablement élevés. En somme, le titre Nasdaq, Inc. se trouve à un carrefour technique et stratégique : préserver le support des 86 dollars pour consolider sa stature, ou le perdre et ouvrir un cycle correctif plus profond. Pour l’investisseur de long terme, la trajectoire de fond reste celle d’un opérateur incontournable de l’infrastructure financière mondiale, au cœur de la transformation numérique des marchés de capitaux.
Données fondamentales extraites et travaillées à partir de « ZoneBourse ».