Ce ne sont pas les statistiques toujours bien décevantes au niveau de l’activité anémique indiquée par les Fed régionales, ni les ventes de logements neufs très déprimées aux Etats-Unis qui poussent le marché à la hausse, mais bien la tenue de l’euro au dessus des 1,3350 dollar, laquelle témoigne d’un léger retour de la confiance. Dans le sillage des réunions du G7, du G20, et des recommandations du FMI à l’Europe, la BCE annonce des rachats d’obligations pour le court terme, tandis que la gravité de la déroute des marchés européens suscite visiblement une inquiétude généralisée à l’ensemble de la planète et une pression américaine sur l’Europe pour que la BCE et le FSEF soit beaucoup plus actifs.
Le monde n’a pas intérêt à voir sombrer l’Europe, et l’on peut en attendre en effet des mesures d’envergure, à un niveau coordonné, destiné à enrayer la dérive d’un cercle vicieux clairement auto-réalisateur comme par exemple le chômage en hausse de 20.000 pour le sixième mois consécutif en France en août.
Après une ouverture en forte baisse sous l’influence d’une Asie pour qui les débouchés européens ne sont pas anodins, le Cac 40 se sera bien repris, sans toucher les plus bas de vendredi, pour finir sur un chandelier de séance assez positif, mais encore très en deçà de l’oblique baissière coïncidant actuellement avec la résistance des 3993 points. Il reste évidemment à franchir ce cap difficile avant d’espérer évoquer un authentique retournement haussier.
Encouragé par la bonne tenue en Europe, le Dow Jones progresse de 2,53% à 11043, le Nasdaq s’octroie + 1,35 % à 2516, et le S&P500 2,33% à 1162, sous la résistance clé des 1170, mais avec de la marge au-dessus d’un support intermédiaire intéressant à 1130 points.
Rien n’est gagné, et il convient de surveiller de près l’eurodollar pour se faire une idée de l’état du marché. Au dessus d’une résistance majeure à 1,3550 les marchés devraient reprendre de la hauteur, et le plancher très crucial à surveiller pour ne pas repartir vers de nouveaux plus bas se situe à 1,3350. Entre les deux le marché risque de continuer son yoyo sous un biais toujours volatil, mais plutôt haussier, et légèrement moins fébrile grâce à un retour de l’optimisme sur une action européenne un peu plus efficace.