Il eut été un peu curieux de voir Mario Draghi annoncer quoi que ce soit à la veille des élections françaises et grecques, mais le marché se montre déçu de n’en pas savoir beaucoup plus sur ses allusions à un retour en arrière émis la semaine dernière.
Les demandes hebdomadaires au chômage américaines en baisse de 27.000 cette semaine, à 365.000, sont en revanche une nouvelle rassurante au lendemain des mauvais chiffres des créations d’emplois d’ADP la veille, et rien de décisif ne se produira cette semaine jusqu’à la publication des chiffres du chômage vendredi à 14h30 où l’on attend une progression de 120.000 à 162.000 créations d’emplois d’un mois à l’autre, sans oublier que le mauvais chiffre publié le mois dernier, le vendredi Saint 6 avril est à la source du décrochage du Cac 40 en deçà des 3290, et que ce n’a pas jamais été reconquis depuis…
Pour le moment, en l’absence de coup de théâtre de la BCE, l’indice parisien reste dans sa zone de transactions, coincé entre 3180 et 3290, sans parvenir à s’en affranchir sur fond d’économie européenne en sévère ralentissement. Le chandelier du jour, avec une longue ombre en haut témoigne bien de l’aspect crucial et assez symptomatique des 3290 points.
Le Dow Jones termine la séance sur une note mitigée en repli de -0,47 % à 13 206, mais le Nasdaq donne des signes de faiblesse en lâchant 1,16 % à 3024, de même que le S&P 500 en deçà du seuil intermédiaire des 1400, en reculant de -0,77% à 1392 points.
Le risque de forte baisse est assez limité aux Etats-Unis en raison de l’appui implicite de la Fed en cas de déception, mais il faudrait un chiffre de très belle facture pour assurer le passage des 3290 points sur le Cac 40, d’autant que la situation macroéconomique européenne sans un appui plus massif de la Banque Centrale Européenne justifie évidemment quelques inquiétudes. L’approche des 3255, a fortiori des 3290 justifie d’alléger, mais les replis vers 3180 sont sans doute attrayants à saisir, en attendant une sortie haussière quand le S&P500 débordera les 1420 points, sachant que les légères incertitudes politiques du moment n’ont en tout cas guère d’influence par elles-mêmes sur les marchés.