Après s’être inquiétés la veille de chiffres légèrement mitigés aux États-Unis puis ce matin de l’inflation en zone euro en baisse à 0,3 % à son plus bas depuis 2009, les marchés se sont stabilisés à la faveur de statistiques économiques américaines de belle facture, et sans doute aussi des propos de James Bullard, gouverneur de la Fed de Saint Louis, laissant entendre que si l’économie américaine devait ralentir, la FED serait disposée à prolonger un peu son Q.E.
Ajoutons à cela la production industrielle en hausse de 1 % au lieu de 0,5 % attendus, des demandes hebdomadaires d’allocations chômage au plus bas depuis le 15 avril 2000, et la paranoïa d’une récession américaine observée la veille évoque surtout la fragilité psychologique des opérateurs convaincus que les marchés américains ont atteint des niveaux stratosphériques.
Pour l’heure, le CAC 40 ne parvient pas à signer de retournement haussier tant qu’il ne parvient pas à reconquérir le seuil des 4012, mais le chandelier du jour associé à un volume exceptionnel de plus de 7,5 milliards, supérieur aux 5 milliards déjà exceptionnels de la veille reflète un paroxysme symptomatique de capitulation et de fin de baisse avec la présence d’un grande ombre en bas, confirmée par la tenue du S&P500 au dessus du seuil critique des 1815 points évoqué la veille, niveau touché ce jour au plus bas par le future sur l’indice américain.
En attendant que la saison des résultats relativement bien engagés se développe, le S&P 500 parvient à peu près à se maintenir en gagnant 0,03% à 1863, le Nasdaq progresse de 0,04% à 4217, mais le Dow Jones recule de -0,15% à 16.117 points.
Il convient par ailleurs d’observer que les cours du brut ont tendance à se redresser légèrement malgré la surabondance structurelle de l’offre, et que l’indicateur de volatilité VIX se détend après avoir atteint un pic de l’ordre de 30 tandis que les taux longs reprennent un peu de hauteur, à 2,15 % sur le 10 ans américain après un creux annuel à 1,91% la veille. Ce sont autant de signes témoignant d’une salutaire accalmie sur le front de l’aversion au risque.
Certains risques persistent évidemment sur les marchés, que ce soit la peur d’Ebola ou de possibles problèmes de liquidités du côté des obligations Hi Yield, lesquelles peuvent expliquer la forte tension sur les taux grecs à 10 ans. Il n’empêche, à moins d’un risque systémique peut flagrant aujourd’hui, un VIX ayant atteint 30 signale une zone d’anomalie de marché, et la signature assez probable d’un plus bas majeur lié à une panique manifeste.
Compte tenu de ces derniers développements, et sans exclure des moments possibles de rechute, la configuration évoque plutôt une tentative de reprise avec un premier palier intéressant à reconquérir à 4010, afin de pouvoir envisager un retour vers la zone des 4100 points.