Les chiffres du chômage américain ont été salués à leur juste mesure au moment de leur publication, avec des créations d’emplois de 171 000, bien supérieures aux attentes de 125 000, et avec la très bonne surprise de voir réviser à la hausse 88 000 emplois supplémentaire sur les mois précédents. Et ce n’est pas tout, à l’inverse de ce qui pourrait se produire en France, les créations d’emplois dans le privé atteignent 188 000, démontrant une salutaire diminution de l’emploi public source de déficit malgré une administration dite démocrate.
Mais l’incertitude continue de prévaloir dans l’attente d’un événement majeur, et peut-être encore indécis, non seulement au niveau de l’élection présidentielle américaine de mardi, mais aussi des élections au congrès.
Qui ne se souvient du cauchemar invraisemblable qui avait duré des semaines pour départager George Bush de son adversaire AL Gore en 2000 ? De plus, certains craignent que la réélection de plus en plus probable de Barak Obama rende plus difficile la renégociation nécessaire pour éviter les coupes budgétaires automatiques, tandis que les chiffres relativement positifs à l’endroit de l’économie américaine risquent de freiner la Fed dans sa politique ultra accommodante.
Le CAC 40 n’aura pas eu l’occasion avant la clôture de subir le brutal retour en arrière des indices américains vendredi soir.
L’indice forme sur la séance un chandelier en soi plutôt engageant qui confirme le franchissement des 3465 et pourrait ouvrir la voie vers 3550 à condition de déborder au-delà de 3520 la puissante résistance oblique descendante de court et long terme.
C’est une option qui paraît a priori assez délicate pour le début de semaine, dans la mesure où les indices américains saisis de l’incertitude électorale ont fini par sévèrement refluer en fin de séance. Le S&P 500 avait largement débordé le seuil crucial des 1420, mais il capitule en fin de séance et revient clôturer en baisse de 0,95 % à 1414, tandis que le Nasdaq cède -1,26 % à 2982, et le Dow Jones -1,06 % à 13 093 points.
Une fois encore, le S&P 500 va devoir reconquérir le seuil clé des 1420 pour conforter un marché qui affiche d’intéressantes velléités de reprise. L’environnement européen reste très tendu sur le plan économique et la situation à l’égard de la Grèce pour le moins confuse. Par ailleurs, il semble clair que l’Espagne profite du parachute potentiel psychologique de la BCE pour ne pas demander d’aide aussi longtemps que les taux se maintiennent sans difficulté en deçà de 6 % à 10 ans. Autant d’éléments qui constituent un frein au passage de la grande oblique descendante au-dessus de 3520 points.
Nous conseillons surtout de surveiller de très près l’évolution des indices américains par rapport à l’actualité dans l’idée de voir s’il convient de considérer le seuil des 3465 comme une zone invitant à quelques achats avant de déborder 3520, ou plutôt envisager un énième retour à la zone des 3410 points.