Certains diront que le marché a voulu vendre la nouvelle de l’élection de Barak Obama après l’avoir anticipée la veille. D’autres, que celle-ci étant maintenant derrière nous, c’est la résolution du mur fiscal américain qui se dresse devant nous, et qu’avec un Congrès divisé et des majorités opposées entre la Chambre des Représentants et le Sénat, les inquiétudes reprennent le dessus.
Tout cela est sans doute vrai pour expliquer la très mauvaise séance du jour, mais l’Europe nest pas en reste et ne fait qu’exacerber à nouveau la perception d’un avenir plutôt morose. Selon Bruxelles, la croissance en Europe ne serait plus que de 0,1 % l’an prochain, et la France ne produirait que 0,4% de croissance au lieu de 0,8% prévus par le gouvernement, d’où l’impossibilité de tenir le déficit à 3% du PIB.
Par ailleurs, Mario Draghi, à la veille de la réunion de la BCE et de sa conférence de presse émet une opinion bien négative sur la croissance dans les pays les plus robustes en Europe, y compris l’Allemagne.
Il est d’ailleurs assez amusant de noter que les sites financiers américains attribuent la forte baisse du jour aux perspective assez dramatiques de l’Europe, tandis que nos sites financiers n’ont d’yeux et d’oreilles que pour le problème du mur fiscal américain !
Après avoir salué la victoire de Barak Obama en début de matinée, le CAC 40 forme sur la séance un chandelier de la pire espèce, accompagné d’un volume conséquent, minutieusement sculpté entre la résistance oblique descendante de court terme, et un retour pour le moins brutal jusqu’au support que l’on ne pensait pas revoir si rapidement à 3410 points. Sur un plan purement technique, le chandelier très négatif instaure le doute, mais l’indice revient à une zone d’achat entre 3380 et 3410 points, sachant que la rupture des 3380 serait un signal plutôt inquiétant.
Le Dow Jones cède 2,36% et casse le seuil des 13 000 à 12933, le Nasdaq perd 2,49% à 2937, et le S&P 500 signe un nouvel échec dans sa tentative de sortie au-delà des 1420, pour revenir à 1395 en baisse de -2,34 % dans la zone entre 1375 et 1420 points.
Sur un plan micro-économique, on observe que de nombreuses entreprises parviennent à publier des résultats étrangement meilleurs que le climat économique de la zone euro. C’est que le reste du monde semble bien engagé pour maintenir un minimum de croissance sous réserve que les États-Unis parviennent à résoudre leur problème fiscal, ce dont nous ne doutons pas. C’est l’Europe, en revanche, qui nous inquiète sur un plan économique et fiscal, et quand on entend Angela Merkel expliquer qu’il faudra au moins 5 ans supplémentaires dans la douleur, on peut comprendre qu’il soit encore difficile, et peut-être même prématuré de sortir par le haut au-delà des 3525 points.
Compte tenu de la chute très brutale du jour, il paraît intéressant d’envisager quelques achats ponctuels de retour dans la zone des 3380 à 3410, dans l’idée d’alléger sur rebond vers la zone des 3465, ou mieux 3500, quitte à devoir alléger sérieusement les positions en cas de débandade en deçà des 3380 points