Après des semaines de hausse entretenue par l’annonce des mesures d’assouplissement monétaire par les Banques Centrales, BCE en tête, le marché se confronte de nouveau à la réalité de statistiques et de perspectives peu engageantes:
-L’indice IFO du moral des investisseurs reflète une rechute du climat des affaires en Allemagne pour atteindre contre les attentes un plus bas depuis 30 mois
– la présentation du budget français vendredi prochain suscite quelques inquiétudes sur la capacité de la France à tenir ses objectifs, avec à la clé un risque de dégradation de sa note par Moody’s en octobre
– Dans le sud de l’Europe les manifestations de rejets des politiques d’austérité excessive s’accumulent.
– l’Espagne fait tout pour retarder sa demande d’aide aux institutions européennes
Il n’est pas étonnant dans ces conditions que le CAC 40 entame la semaine sur une note légèrement négative, passe à nouveau en deçà des 3525 en clôture, et revienne tester la base de son canal ascendant de court terme, non loin des 3470 points au plus bas du jour. Le volume en retrait suggère néanmoins une pression vendeuse mitigée, de nature à conforter la zone des 3470 points, comme semble en témoigner l’humeur très complaisante de la plupart des gérants qui interviennent sur le marché, et dont on peut penser qu’elle représente un flux d’achats sur tout accès modéré de faiblesse au mépris de la conjoncture évoquée plus haut.
Les indices américains reflètent une tendance comparable pour commencer la semaine en l’absence de toute statistique outre-Atlantique, mais en dehors des ventes de logements neufs publiés mercredi, on voit mal quelle statistique positive pourrait les pousser beaucoup plus haut de façon immédiate. D’autant que le consensus prend une tournure élevée, qui exige une poursuite rapide de la hausse pour ne pas inviter à une suspicion de lassitude des acheteurs après des semaines de forte hausse.
Le Dow Jones cède – 0,15 % à 13559, mais le Nasdaq subit des prises de bénéfices un peu plus agressives en reculant de -0,60 % à 3161, tandis que le S&P 500 cède – 0,22 % à 1457, mais manifester de fébrilité particulière tant qu’il se maintient au-dessus de seuils clés à 1450, 1440, et surtout 1420 points.
La configuration graphique immédiate continue de suggérer quelques prises de positions sur la base des 3470, mais il convient de se méfier d’une rupture éventuelle de ce seuil qui impliquerait une sortie du canal de tendance courte et pourrait, par construction symétrique, induire un repli vers un soutien plus important à 3410 points.
A priori, un tel scénario n’aurait de sens qu’en cas de correction plus sensible sur les marchés américains.
Pour le moment, le marché consolide sous 3600, une zone dont le franchissement ouvrirait la voie à une reconstruction vers 4080, mais nous en doutons tant que l’économie européenne ne parvient pas à donner des signes de confiance permettant d’envisager une sortie de la récession plutôt que d’en entretenir sans cesse son acceptation.