Les marchés attendaient avec intérêt la position de la BCE. L’absence de toute décision en matière de taux ou de mesures stimulantes, et l’acceptation d’une inflation en deçà des objectifs jusqu’à l’horizon de 2016 représente un tournant assez négatif dans la politique d’une banque centrale européenne visiblement peu soucieuse de l’atonie économique européenne, et finalement auto-satisfaite du statu quo, qu’il s’agisse du chômage ou d’une compétitivité relativement médiocre.
Le comportement du CAC 40 montre néanmoins que les opérateurs ne sont pas franchement pris par surprise, l’indice parisien venant frôler et franchir momentanément en séance la résistance clé des 4420 dans le sillage d’indices américains relativement bien orientés à la veille de la publication des chiffres du chômage.
En attendant des créations d’emplois de l’ordre de 175 000 vendredis dans le privé, les indices américains conservent le biais positif des derniers jours. Le Dow Jones gagne 0,38 % à 16 422, le Nasdaq cède -0,14 % à 4352, et le S&P 500 progresse de 0,17 % à 1877 pour atteindre un nouveau record historique en clôture et approcher d’une cible que nous situons vers 1900 après avoir assez nettement débordé la résistance des 1850 qui se convertit en un support important.
La poursuite de la politique du tapering et de bonnes statistiques aux États-Unis pourraient permettre de limiter la hausse de l’euro, mais à l’évidence, la BCE se désintéresse de stimuler la croissance en Europe ou les marges des entreprises exportatrices. Cela entretient une nette surévaluation de l’euro en termes de pouvoir d’achat, et pousse la monnaie unique au-delà d’une résistance majeure à 1,38 20 dollars, ce qui risque malheureusement d’entretenir l’accentuation d’un cercle vicieux à l’avantage de l’économie américaine contre une croissance sans ambition de ce côté-ci de l’Atlantique.
Il est difficile d’être démesurément optimiste compte tenu de l’attitude franchement décevante de la BCE et d’un discours qui semble témoigner d’une impuissance à dynamiser la croissance et l’emploi en Europe, mais rien ne devrait empêcher les marchés de rester dans leur zone de confort actuel, et d’envisager éventuellement une poussée du CAC 40 vers la cible suivante de l’ordre de 4460 points. En cas de résistance confirmée et encore possible à 4420 points, tout retour vers 4355 resterait probablement une excellente occasion de reprendre position.