Dans le sillage du PMI de Chicago en deçà de l’équilibre à 49 et en baisse par rapport au niveau de 52,4 le mois dernier, l’indice ISM manufacturier à 50,7 reflète à son tour un certain ralentissement de l’économie américaine. Cela paraît tout à fait cohérent avec l’indicateur ADP des créations d’emplois privés, au nombre de 119.000 ce mois-ci et en retrait sur les 131.000 révisés à la baisse du mois dernier. Par ailleurs l’inflation des prix à la consommation à 1,1 % reste très en deçà de l’objectif des 2 % sur le long terme souhaité par la Réserve Fédérale, et cela explique largement le vote presqu’unanime de ses membres ce jour dans le sens de maintenir une politique très accommodante, et pour le moment de poursuivre les achats d’obligations au rythme de 85 milliards de dollars par mois, et de se montrer disposée à accélérer le rythme si l’économie devait continuer à ralentir.
Ces statistiques assez médiocres sur l’économie américaine ont pour effet de faire monter l’euro au-delà d’un seuil important à 1,317 dollars, et de peser sur les indices américains à la veille de la réunion de la BCE, avec un impact important à prévoir en fonction de l’ampleur ou de l’absence des mesures que les marchés attendent d’elle.
Pour le moment, le CAC 40 s’est abstenu de déborder en clôture la résistance des 3870, et le franchissement de l’oblique descendante de long terme vers 3855 reste un peu fragile pour mériter validation, mais la tendance de fond semble positive, et une prise de position particulièrement enthousiasmante de la part de la BCE pourrait propulser l’indice dans une seconde vague d’euphorie vers un objectif potentiel de l’ordre de 4080, apparemment irréaliste compte tenu des lourdes distributions de dividendes à venir au mois de mai.
Le Dow Jones reflue de -0,94 % à 14.701 sur ces nouvelles mitigées, le Nasdaq recule de -0,89% à 3299, et le S&P 500, incapable de déborder les 1600 points cède – 0,93 % à 1583, mais préserve une légère marge au-dessus d’un point clé à 1576 points.
L’avenir des marchés est aujourd’hui pour une large part dans les mains de la BCE. Il reste à espérer qu’elle annonce des mesures exceptionnelles de nature à relancer l’économie en Europe, assorties d’une baisse des taux potentielle de 50 points de base pour que les marchés puissent saluer une nouvelle très positive.
À défaut, une prise de position peu engagée risque de provoquer une restitution du fort mouvement de hausse que les mauvaises statistiques allemandes avaient déclenché il y a une semaine avec un support important à surveiller à 3790 points..
Nous aurons l’occasion de commenter la nouvelle jeudi, entre 17 et 18 heures avec nos amis de BFM Business sur Intégrale Bourse.