De façon un peu paradoxale, la dangereuse incertitude liée aux élections grecques semble donner des ailes au marché. Le terrain est différent, mais le comportement n’est pas sans évoquer ce qui se produit sur le marché face à de grandes manoeuvres militaires au moment de la bataille.
Ainsi, la rumeur d’une action concertée de toutes les banques centrales, la visioconférence programmée dimanche soir entre les ministres des finances de l’eurozone, le prochain G20 avant la réunion de la fin juin en Europe donnent l’impression que, quelque soit l’issue, des mesures très importantes seront prises à tous les niveaux, et face à une situation extrêmement anxiogène, cela rassure.
Le marché termine en tout cas une séance très positive avec un net regain d’appétit pour le risque, comme en témoigne l’euro en passe de s’affranchir de la résistance majeure des 1,2620 dollar.
le CAC 40 termine la séance sur un chandelier de belle facture, qui l’amène à revenir tester directement la résistance charnière des 3100 sur un volume exceptionnel mais peu significatif, puisqu’il s’agit de l’échéance trimestrielle de tous les contrats et options. L’indice se positionne avec précision sur la charnière des 3100, soit pour réussir une sortie haussière, peut-être sur un gap dès lundi matin, et amorcer la reconquête des 3290 avec un point intermédiaire de résistance à 3150, soit au contraire pour accuser le coup d’une déception assortie d’un repli éventuel vers un test crucial des 3015..
Dans une moindre mesure, les indices américains affichent également une humeur positive. Le Dow Jones progresse de 0,91% à 12767, le Nasdaq gagne 1,29% à 2873, et le S&P 500 reprend un peu de hauteur par rapport au support des 1320 en progressant de 1,03% à 1343 points, avec encore de la marge jusqu’à la prochaine zone de résistance à 1375 points.
Les différents échéances qui sont devant nous ces prochains jours, par l’incertitude dont elles sont porteuses, ont induit un nécessaire réflexe de prudence et une désertion des marchés actions. Sur un plan fondamental, ceux-ci sont extrêmement bon marché, et compte tenu de cette désertification, toute nouvelle favorable pourrait déboucher sur d’importants goulots de rattrapage, surtout en Europe. À l’inverse, une situation décevante ne serait sans doute que la continuation d’une ambiance déprimée, déjà bien intégrée par le marché depuis quelque temps.
En ce sens, le franchissement des 3100 sera certainement une invitation à acheter sans trop hésiter, à défaut de quoi on surveillera, comme tout au long de cette semaine, l’abord des 3015 pour envisager, sauf effondrement très violent, des rachats.