L’euro a clairement décroché du support majeur qui symbolisait une relative confiance dans la zone à 1,2880 USD. Voilà qui reflète sans surprise la difficulté pour l’Italie à former un gouvernement et la crainte de la réouverture des banques chypriotes et du risque d’aggravation de leurs bilans sous l’effet d’une demande massive de retraits de la part de déposants pris au piège.
Ajoutons à cela la décroissance de -0,3% du PIB en France au quatrième trimestre, et les ingrédient étaient largement réunis pour que le CAC 40 casse le support critique des 3710 dans le sillage d’un environnement de plus en plus difficile pour les banques. L’indice parisien parvient néanmoins à sauver le seuil des 3710 en clôture après avoir formé un chandelier avec une longue mèche en bas, laissant entrevoir un rebond technique qui devrait probablement se limiter désormais à la zone des 3760 dans le meilleur des cas.
En revanche, il faut bien reconnaître que les indices américains portés par un environnement économique nettement plus dynamique et une Banque Centrale autrement plus coopérative que la BCE en Europe hésitent jour après jour à se laisser impressionner par la déconfiture politico-économique européeenne. Le Dow Jones ne cède que -0,23% à 14.526, tandis que le Nasdaq progresse de 0,14 % à 3257, et que le S&P 500, après un coup de faiblesse à l’ouverture, clôture sur un repli insignifiant de -0,05 % à 1563 points.
Dans l’ensemble, l’Europe émet à nouveau des signes de plus en plus inquiétants, divergents et contradictoires au fur et à mesure que les politiques d’austérité décidées il y a plus de deux ans comme la panacée universelle en dehors de tout autre considération s’enfoncent dans l’échec et l’appauvrissement généralisé. Cela justifie l’affaiblissement de la monnaie unique en deçà de 1,2880 USD. Dans l’hypothèse non garantie d’une reprise du cours de l’euro vers ce seuil, il serait judicieux de continuer d’envisager des achats sur la base des 3710 points, mais aussi d’envisager, au moins pour le très court terme, d’alléger vers 3760 points. A défaut, les replis vers 3600 points seraient sans doute une excellente occasion de reprendre des positions très sous-évaluées, au moins dans le cas d’entreprises dont l’activité se déploie sur une échelle mondiale…