Le marché suspendu à l’écart des taux en Europe

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Dans le sillage de la demande d’aide de la région de Valence, l’Espagne voit ses taux d’emprunts à 10 ans atteindre le niveau absurde de 7,30 %, et cela rejaillit sur le marché pour accélérer une consolidation qui semblait techniquement probable à l’approche des 3290 points.
Le CAC 40 forme sur la séance un chandelier négatif sur un volume apparemment important, à relativiser néanmoins du fait de l’échéance des options et contrats futures du mois de juillet. Compte tenu du momentum important dans la baisse, et à moins d’un rebond immédiat sur la base du canal de court terme associé à une reconquête immédiate des 3200, il n’est pas exclu d’observer un nouveau test des 3155, voire 3110 points.
Aux États-Unis, la baisse de l’euro liée aux tensions sur les taux espagnols provoquent une consolidation d’amplitude un peu plus modérée grâce à la publication de résultats généralement supérieurs aux prévisions. Le Dow Jones cède néanmoins -0,93 % à 12823, le Nasdaq -1,37% à 2925, et le S&P 500 confirme la consistance d’une résistance encore tenace à 1370, en terminant la semaine en baisse de -1,01% à 1363 points.
Ce n’est certainement pas un hasard si Draghi et Schäuble poussent vers plus d’intégration européenne, parce que l’Europe ne trouvera en aucun cas les moyens de sortir de la crise financière avec des taux espagnols au-delà de 7 % et un chômage supérieur à 4 %, c’est-à-dire à travers une intervention massive de la part de la Banque Centrale Européenne qui exige en échange une intégration vers un fédéralisme beaucoup plus renforcé.
Le chemin politique restant à parcourir est encore long, et il est difficile de se montrer trop enthousiaste sur le marché à court terme, à l’image d’un, CAC 40 encore incapable de franchir le seuil des 3290.
Le marché va rester corrélé à l’écartement des taux entre l’Espagne et l’Italie d’un côté et l’Allemagne de l’autre, lequel aura une influence importante sur l’euro dont on ne peut exclure un repli vers la zone des 1,1875 USD.
Dans une optique de trading on pourra sans doute continuer à acheter à l’approche des 3155, mais les accès de hausse vers 3290 devraient continuer d’inviter à alléger.

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CAC (PXI)
Principaux indicateurs
Cours au Le 26 avril 2024 Performance Indicateurs
8088,24 (+0,89%)€ à 1 mois :  -0,77% Volume moyen 20 jours : 3,4 M
à 4 mois : 6,78% Résistances : 8140 / 8230 / 8470
à 6 mois : 17,32% Supports : 7980 / 7885 / 7775 / 7705 / 7600 / 7600 / 7550 / 7480 / 7400 / 7310 / 7210 / 7165 / 7080 / 7040 / 6945 / 6850 /6800 / 6775 / 6710 / 6610 / 6520 / 6450 / 6380 / 6250 / 6180 / 6110 / 6040 / 5910 / 5780 / 5630 / 5580 / 5375 / 5215
à 1 an : 9,34%

Consensus »


6 comments

  1. decau   •  

    « Un contraste saisissant entre micro et macro économie », j’ai bien aimé vôtre formule, O.Angers, si ce contraste entre les grands agrégats économiques et le comportement entreprises/consomateurs est intriguant, je pense de même du contraste entre l’économie et les marchés financiers.

    L’économie va mal, et ce mal n’ai pas reconnu par les indices boursiers, on sais que les marchés financiers sont plus ou moins « manipulés », que le discours officiel optimiste (mais peut-il en être autrement ?), sur la situation est contradictoire avec les avis « en off ».

    Pour l’instant le maître, Mr Economie, promène son chien, Marchés financiers, qui bien sûr cours dans tous les sens, même dans les directions complètements opposées, mais qui, au bout du compte, fini toujours par revenir au pied de son maître.

    Les taux franco-allemands, sont très négatif, tenant compte de l’inflation, les taux espagnols ne me semble pas excessifs, compte tenu de la situation, le boom économique hispanique s’étant fait artificiellement par endettement des ménages, la régulation, remet les choses en place.

    Les allemands empruntent à 0%, les espagnols à + de 7%, je ne pense pas que des « Euro-bonds » replacent les taux à (arithmétiquement) 3.5, les nouveaux taux pourraient bien (après une courte période) se retrouver plus proche des 7% (quel notation pour des éventuels euro-bonds), simplement parce que le marché voudra des preuves de sécurité, de plus, ce serai un moment idéal pour l’éclatement de la bulle obligataire en cours, qui interviendra tôt ou tard.

    Pour l’indice CAC, « le chien fou », ne voyez vous pas un presque comblement du gap sur 3075 ?, personnellement, je me suis placé sur quelques belles valeurs (hors financières), on est dans une période de résultats, j’ai liquidé mes BX4, que je rachèterai, j’espère plus haut, il y a maintenant un nouveau gap à fermer sur 3192 et toujours ce 3400.

    Même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous, vous faites partie de ma très petite liste de personnes que je lis et j’écoute toujours attentivement, aujourd’hui, on ne manque pas d’information, au contraire, l’essentiel est noyé, continuez, pour moi, c’est mention très bien.

    • Olivier Anger   •     Author

      Bonjour, et merci de votre sympathique commentaire.

      Je trouve quand même qu’à 3100 le Cac reflète bien une économie qui va mal ( on était à 4440 en… 1998).
      Mais est-ce suffisamment bas dans une Europe obsédée du désendettement quand elle n’a plus de croissance ? Peut-être pas, je vous l’accorde.
      Parce que là elle cherche le plus court chemin vers la récession, et elle est en train d’y arriver !

      Dire que la croissance ne s’invente pas, et ne se décrète pas comme s’en excusent les politiques est vrai. Mai comme une plante il suffit de lui donner un bon terreau et elle poussera.
      Or le bon terreau, ce sont des conditions propices à la création d’entreprises, au droit au profit et à l’enrichissement des uns et des autres pour le bien de la société, c’est tout sauf du matraquage fiscal.

      Quand les US vont mal ils baissent les impôts et créent de la monnaie.
      Nous on fait tout l’inverse, c’est un désastre et un non sens auto destructeur, quelle horreur !

      Bien à vous
      Olivier Anger

  2. decau   •  

    Parfaitement d’accord avec vous, mettre du terreau dans toujours plus d’état est bien moins efficace que dans un « enrichissez vous », les Facebook, Microsoft, Apple….etc, seul les américains savent en faire car ils pardonnent l’échec, savent donner une et une seconde chance, regardent l’enrichissement comme la récompense d’un service rendu à la société, alors que le riche français est obligé de se cacher pour ne pas être montré du doigt. Il faut organiser la société pour que chacun ait sa chance, que l’enrichissement ne prête pas à la suspicion.

    Mais les mentalités changent, il faut simplement du temps, l’Europe à connu progrès et misères au 20em Siècle, pire que ce que nous vivont actuellement, au même âge, nous vivont beaucoup mieux que nos parents, qui vivaient mieux que les leurs.

    Le CAC cloture ce soir à 3074.68, ma stratégie mise sur un appui à ce niveau pour une remonté sur 3192, soit 3.8% de hausse (le marché doit être survendu, le rebon devrait être fort), j’espère ne pas me tromper.

    • Olivier Anger   •     Author

      Vous avez raison d’être optimiste, mais pour le très court terme c’est difficile, sauf que cela devient si alarmant qu’on pourrait voir quelquechose surgir pour éviter le chaos à tout moment.
      On ne vit plus comme il y a 40 ans, mais j’aimerais bien affirmer qu’on vit mieux que nos parents.
      Ce n’est pas toujours le cas, mais j’espère que nos enfants vivront mieux que nous de toute façon. Pour le moment ce n’est le chemin que l’on prend si on ne change pas cette mentalité
      du riche toujours coupable de l’être à l’inverse des Etats-Unis en effet où cela n’a pas d’importance…

  3. Decau   •  

    On vit beaucoup mieux que nos parents (sauf exception, bien sûr), les enfants ne descendent plus à la mine dès 7 ans, ne travaillent plus à la ferme ou à l’usine, ne connaissent plus les privations, la guerre (celle qui fait 20.000 morts par jour) ce temps n’est pas si lointain, pas la peine d’aller chercher les grandes famines ou la peste noire, Ceci est vrai d’un point de vue matérialiste, aujourd’hui, une personne au RSA vit mieux que Louis XIV.

    Un peuple qui recherche une vie confortable et sûre, qui a oublier l’histoire, doit certainement être atteint d’angoise chronique, une maladie qu’on ne guerrit pas avec l’argent.

    Beau rebond ce soir pour le CAC, après avoir comblé le gap haussier (je trouve que c’est important, il n’est plus menaçant), il est monté combler le récent gap baissier, non sans avoir demandé l’autorisation à New York (petite hésitation après 15h)

    Pourquoi n’irait-il pas chercher les 3400 ?

    Bizare ces 3400, en plein dans un triple gap Février, Mars et le dernier en Avril, un gap baissier toujours pas comblé.

    Ceux qui se sont fait prendre à contre pied (vad) et qui ont aidés à la hausse, ne vont sûrement pas revenir de si tôt, enfin, je pense.

    Un marché très bizare, déconnecté de l’économie réelle, ou qui réagi avec retard ou se fait surprendre, ou….je me demande si le CAC 40 ne fairait pas que suivre ses sous-jacents ; les dérivés (un monde à l’envers, ou très manipulé)

    • Olivier Anger   •     Author

      Il est absolument exact que le marché suit ses sous-jacents futures, donc ses propres dérivés par effet d’arbitrage.

      Toute réaction épidermique se reflète sur le future, qui a son tour entraîne dans les secondes qui suivent l’indice lui-même à la hausse ou la baisse, rarement l’inverse.
      Cela parce que les traders et robots sont hyper réactifs, et les paniers actions doivent ensuite s’ajuster dans la foulée.

      Pas très rationnel, tout çà, je vous l’accorde.

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