Malgré les encouragements de la Chine qui se déclare optimiste à l’égard de l’Europe, le plan d’aide aux banques espagnoles, d’un montant estimé de 100 milliard d’euros, n’aura enthousiasmé le marché qu’en début de séance. Les doutes sont trop nombreux pour pérenniser le franchissement de résistances qui marquerait la charnière vers un marché de fond plus engageant. Le PIB italien s’est contracté de 0,8 % au premier trimestre, les élections grecques sont pour le 17 juin avec une réponse de l’Europe incertaine, Ben Bernanke n’a rien laissé entrevoir dans le sens d’une action stimulante pour le moment, et le sommet européen des 28 et 29 juin n’augure pas forcément d’avancées suffisamment ambitieuses vers le fédéralisme pour déchaîner l’appétit des acheteurs.
Le Cac 40 forme sur la séance un chandelier négatif, avec une clôture au plus bas, mais il aura signé une tentative intéressante de passage des 3100, laquelle coïncidait avec une poussée de l’euro au dessus des 1,2620, et du brut américain au-delà de 85 dollars le baril. Le graphique à long terme montre que le franchissement de ce cap important pourrait néanmoins se limiter à un pull-back sur le support ascendant de long terme vers 3150 avant d’évoquer un retour potentiel à 3290 points.
De son côté, le S&P500 aura tenté de préserver la reconquête des 1320 points mais en symbiose avec les seuils évoqués précédemment, il finit par y renoncer. L’indice directeur américain clôture en baisse de -1,26% à 1309, tandis que le Dow Jones cède -1,14% à 12411 et le nasdaq -1,70% à 2810 points.
Il faut bien dire, compte tenu des lourdes incertitudes et des nombreuses échéances à lever d’ici la fin juin, qu’il n’y a pas de motif convaincant pour franchir sans hésiter le seuil des 3100 points, et il est sans doute préférable de se porter acheteur sur replis vers le support à ne pas casser vers 3010 points.
Le sauvetage des banques espagnoles montre bien qu’il y a bien un « too big to fail » en Europe, ce qui suscite des réactions parfois désabusées de pays moins importants, au risque de diviser la cohésion politique européenne. C’est toutefois un point favorable et nécessaire pour le maintien de la zone euro, même s’il n’est clairement pas encore suffisant…