Les deux dernières séances depuis mardi dernier ont à nouveau profité des bons chiffres économiques américains. Mardi, les commandes de biens durables, notamment en biens en capital qui reflètent l’investissement des entreprises sont ressortis en hausse de 4,5 % en novembre, puis jeudi les demandes hebdomadaires d’allocations au chômage qui avaient subi une anomalie à la hausse la semaine dernière ont retrouvé leur tendance positive à la décrue.
Le contexte était donc parfait pour que le CAC 40 poursuive le rallye assez traditionnel de fin d’année à la faveur d’un volume étriqué de saison, et le voir enjamber sur un gap le seuil clé des 4230 points pour pénétrer à nouveau dans la zone de transactions latérale connue pendant près de deux mois cet automne entre 4230 et 4310 points. L’indice termine la semaine sur un chandelier de belle facture, mais l’abord des 4310 pourrait être assez compliqué compte tenu d’indices américains qui risquent de se stabiliser.
Aux États-Unis, le Dow Jones se stabilise et perd -0,01% à 16.478, le Nasdaq cède -0,25 % à 4157, et le S&P 500 -0,03 % à 1841 sur des taux longs à 3,01%, qui risquent de se tendre et de poursuivre sur cette voie au regard d’une économie qui semble donner des signes tangibles d’accélération.
La zone des 1840 sur le S&P 500 correspond probablement à une résistance difficile que l’on peut corréler à une phase un peu euphorique puisque 55 % des investisseurs privés se déclarent haussiers cette semaine pour 18 % seulement favorables à la baisse…
Nous atteignons là un écart assez extrême entre haussiers et baissiers, compréhensible au regard d’une économie américaine dont on attend une belle année 2014, mais une large part de la hausse s’est probablement déjà déroulée, précisément dans cette attente.
Cela ne signifie pas que le marché soit voué à une correction importante, mais sans doute au moins à devoir s’attendre à une progression moins rapide, avec un risque de correction importante si des événements négatifs non décelables à ce jour devaient se présenter.
La situation est peut-être un peu différente en Europe, et notamment sur le CAC 40 qui se montre en retard sur la plupart de ses homologues, mais souvenons-nous que la zone des 4310 constitue une résistance importante, que l’indice n’était pas parvenu à traverser de façon pérenne entre octobre et novembre. Au niveau français, il reste difficile d’affirmer que la situation se soit beaucoup améliorée depuis, laissant peu de motif intrinsèque à une sortie haussière.
Compte tenu de l’approche de cette zone des 4310, il paraît judicieux de saisir quelques profits sur des titres qui ont pu été acquis récemment sur la phase de consolidation, en envisageant de reprendre quelques positions sur repli vers 4230 points. Ce seuil se sera sans doute converti en support, au moins d’ici à la fin de l’année.