L’économie américaine limite le risque d’une très forte baisse

350000a


Le marché s’est saisi de l’attentisme de la Fed pour confirmer, surtout en Europe, une sévère correction de court terme. Il est pourtant logique que la Fed s’abstienne de lancer une nouvelle phase de quantitative easing quand les indices économiques américains continuent d’enchaîner des statistiques très positives, qui indiquent, malgré le ralentissement en Chine et en Europe, que la sortie de crise est en bonne voie outre Atlantique.
C’est plutôt à l’Europe et à ses contradictions que la BCE devra continuer de s’adresser, en suivant le chemin tracé par sa consoeur américaine pour favoriser à tout prix la croissance. Mais sous la triste férule allemande, son rôle se limite à prôner la rigueur budgétaire et à louer un modèle allemand impossible à généraliser, au risque d’entretenir le cercle vicieux issue de la grande religion de la règle d’or sans exigence sine qua non d’un minimum de croissance, à l’issue de quoi l’équilibre budgétaire imposé aveuglément provoque un cercle infernal de récession, chômage, hausses de prélèvements, et aggravation de l’appauvrissement général.
Au terme de quelques semaines d’euphorie suscitée par l’injection des liquidités par la BCE dans le système financier européen, c’est la confrontation à cette réalité stigmatisée par l’échec de l’Espagne à émettre de la dette dans des conditions satisfaisantes, qui déclenche aujourd’hui un bien mauvais signal technique et graphique.
Nous explicitons et illustrons nos propos du jour sur BFM sur le graphique du Cac 40 : Depuis ses plus hauts à 3600, l’indice a reculé sous la forme de deux vagues de baisse d’amplitude identique, de 4,58 % chacune (en bleu), pour approcher d’un support graphique majeur à 3360 (3374 le 29 mars). Depuis vendredi, une reprise technique s’était amorcée, mais la séance de la veille, en avalant les gains du début de semaine et en clôturant au plus bas, sous 3410, formait un chandelier très négatif.
Un espoir subsistait alors de rebondir sur les 3360, faute de quoi les deux vagues de baisse de la fin mars fusionnent pour donner un mouvement correctif de 6,23 %. Le report depuis le plus haut de mardi à 3473 points de ce mouvement de 6,23 % aboutit à un seuil particulièrement intéressant, entre 3255 à 3260 points. Non seulement celui-ci coïncide avec un creux majeur établi le 24 mai dernier, mais il correspond également à un ratio harmonique de Fibonacci (séries harmoniques, nombres d’or) de 38,2% de retracement baissier du rallye établi entre le creux du 12 septembre à 2692, et le plus hauts du mois de mars à 3600 points.
A priori, rien n’indique que le retour à ce seuil soit inéluctable, et il n’est pas souhaitable qu’il se produise d’une traite, mais tant que l’indice se maintient au-dessus de ce seuil à 3255 la tendance à long terme restera intacte, en dépit d’une situation européenne préoccupante, et c’est sans doute de la bonne tenue des indices américains que l’on pourra nourrir l’espoir d’un léger rebond immédiat pour cause de survente.
Le recul sensible des indices européens déteint comme souvent, mais dans une proportion plus raisonnable, sur leurs homologues américains, ce qui devrait contribuer à contenir la baisse et même rebondir légèrement à la veille du long week-end de Pacques. Le Dow Jones cède -0,95 % à 13 075, le Nasdaq sous-performe malheureusement et lâche -1,46 % à 3068, tandis que le S&P 500 clôture à 1398, très au-dessus d’un support critique à 1370, mais sans parvenir à déborder ses plus hauts récents à 1420 points, et moins encore à tester un objectif clé à 1440 points.
Dans l’attente des premiers résultats qui seront publiés la semaine prochaine aux États-Unis, dont le marché n’attend pas de progression bien spectaculaire, des surprises plutôt positives pourraient se présenter et motiver sur l’ensemble des indices un intéressant rebond, même s’il paraît difficile de retrouver les 3600 points sur le Cac 40 dans une optique de court à moyen terme.
En revanche, la tenue des élections en France, et surtout une situation économique et financière européenne qui n’offre pas de solution pour espérer un minimum de croissance et de création de richesse, risquent en cas de reprise, de placer à nouveau le marché dans une situation de correction saisonnière. La tradition montre en effet que les hausses des marchés se matérialisent le plus souvent entre novembre et avril, que le « sell in may » n’est pas un mythe.
Nous continuons de penser que le CAC 40 sera peut-être capable de remonter vers la zone des 4080 en fin d’année si l’Europe se donne les moyens de restaurer la croissance, mais d’ici là le risque est bien présent de passer par de nouveaux ajustements dont on ne perçoit pas aujourd’hui en quoi ils seraient positifs pour la croissance.
Sur un plan technique, après l’échec à rebondir sur le seuil des 3360, il conviendra probablement d’alléger en cas de reprise vers ce niveau à très court terme, ou sinon à 3410, mais il devrait être judicieux de procéder à des achats sur la base des 3260, quitte à devoir capituler et renoncer en cas de repli en deçà des 3240, puisqu’un improbable retour à 3150 entrerait alors en ligne de mire…

350000b


CAC (PXI)
Principaux indicateurs
Cours au Le 17 mai 2024 Performance Indicateurs
8167,50 (-0,26%)€ à 1 mois :  2,96% Volume moyen 20 jours : 3,4 M
à 4 mois : 10,55% Résistances : 8260 / 8350 / 8470
à 6 mois : 15,24% Supports : 8140 / 7980 / 7885 / 7775 / 7705 / 7600 / 7600 / 7550 / 7480 / 7400 / 7310 / 7210 / 7165 / 7080 / 7040 / 6945 / 6850 /6800 / 6775 / 6710 / 6610 / 6520 / 6450 / 6380 / 6250 / 6180 / 6110 / 6040 / 5910 / 5780 / 5630 / 5580 / 5375 / 5215
à 1 an : 11,82%

Consensus »


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.