Alors que l’Occident passe son temps à compter sur la Chine pour préserver la croissance mondiale, celle-ci n’aura pas facilité une séance sous le signe de la peur du désastre avec la publication pour le troisième mois consécutif d’un indicateur d’activité PMI en légère contraction, en deçà de 50.
Alors que la situation financière des banques et de la Grèce continuent de susciter de vives inquiétudes, d’autant que le FMI insiste pour recapitaliser les banques dans des conditions de marché aujourd’hui inacceptables, le CAC 40 inscrit une séance de crack qui le ramène précisément sur le support des 2770, où il avait fait un plus bas temporaire le 13 septembre, mais qui cette fois ne laisse pas place à un chandelier d’aussi belle facture.
Grâce au léger rebond des indices américains en clôture il est fort possible que ce seuil serve d’apuoi à un rebond technique vendredi, mais à défaut, la voie pourrait s’ouvrir vers des objectifs à 2650, et peut-être même en vue des plus bas de 2008 à 2460, en fonction du comportement des indices américains, et de la tenue du S&P 500 au-dessus du seuil crucial des 1100 points.
Le Dow Jones finit la séance en repli de -3,51 % à 10733, le Nasdaq cède -3,25 % à 2455, et le S&P 500 enfonce d’un coup deux supports majeurs à 1170, puis 1130, pour venir clôturer à 1129 sur un recul de -3,19 %.
La croissance mondiale manque à l’évidence de dynamisme, mais rien dans les statistiques du moment, ni dans les déclarations des entreprises, ne permet d’affirmer qu’une récession grave doive se produire.
Pourtant, le comportement du marché intègre au contraire la perspective d’un événement particulièrement grave, et c’est dans la politique ou plutôt dans l’incapacité des politiques à projeter un avenir serein que l’on peut trouver l’explication d’une débâcle aussi irrationnelle.
L’incapacité à résoudre rapidement la crise financière et l’obsession d’un désendettement accéléré quand il n’y a pas croissance sont en train de produire une impasse aux plans d’austérité. L’ampleur de la destruction de richesses qui affecte les marchés devrait néanmoins finir par obliger les politiques et les institutions à réagir. Il est difficile de prévoir quand l’annonce de mesures importantes se produira pour stopper le désastre, mais alors les marchés extrêmement survendus ne manquons pas de rebondir fortement, avec au moins pour premier objectif un retour à 2945 sur le CAC 40.