Les très bons chiffres du jour aux Etats-Unis n’ont évidemment pas occulté le séisme sorti des urnes transalpines et un désaveu populaire majeur de la politique de l’idole des marchés, Mario Monti. Mais ils ont le mérite de calmer la fébrilité des indices outre Atlantique.
Il faut dire qu’en dehors des propos de Ben Bernanke que nous reprenons plus bas, il est rassurant de constater à travers l’indice Case Schiller que les prix de l’immobilier ont grimpé de 6,8 % sur un an aux États-Unis, et que les ventes de logements neufs font un bond de 15,6 % en janvier, à 437.000 au lieu des 383.000 attendues. C’est le meilleur chiffre depuis juillet 2008, et meilleur encore que lors des stimuli fiscaux qui avaient été instaurés pour essayer de redresser le marché en 2010 !
Dans le sillage de la chute des indices américains la veille à l’approche des résultats des élections italiennes, les marchés se sont effondrés en Europe devant le blocage politique italien, comme en témoigne un chandelier de séance très négatif sur le CAC 40. On observe un fort volume dans la baisse, jusqu’au test tout à fait symptomatique des 3600 points. Ce niveau est actuellement situé avec la plus grande précision à la base du canal ascendant de long terme, dont la cassure serait le signe d’un vrai retournement de tendance, ou au moins de la fin du grand mouvement haussier.
Le marché a toutefois de fortes chances de se ressaisir mercredi, puisque le Dow Jones récupère 0,84 % à 13.900, le Nasdaq 0,43 % à 3130, et le S&P 500 0,61 % à 1497 points.
Personne ne semble croire ni souhaiter une modification de périmètre de la zone euro, mais les élections italiennes sont un rappel à l’ordre qui devrait inviter un peu plus les européens à s’inspirer de la ligne de conduite américaine. On ne s’obstine pas à réduire les déficits quand on est en pleine récession. On s’occupe plutôt de relancer la croissance, ce qui n’empêche pas de réformer des structures inutiles, même si c’est au prix de mesures un peu artificielles. On s’acharne à recréer de la richesse et de la confiance chez les agents économiques pour ensuite espérer pouvoir ponctionner les injections massives qui ont précédé, à défaut de quoi la récession assassine les ménages, détruit l’investissement, et amplifie les déficits…
Ben Bernanke ne dit-il pas que la politique d’achats d’obligations de la Fed présente des avantages qui restent nettement supérieurs à ses inconvénients même s’il reste bien conscient des risques.
Et ce n’est pas tout : Il appelle les parlementaires à éviter les coupes massives dans les dépenses publiques qui menacent de s’appliquer arbitrairement à partir de vendredi, soulignant que, conjuguées aux hausses de prélèvements obligatoires, elles pourraient confronter la reprise économique à un « vent contraire important ». C’est EXACTEMENT ce que les européens sont en train de faire depuis deux ans !
Je reprends les termes de Ben Bernanke devant le Comité bancaire du Sénat :
« A ce stade, nous ne jugeons pas que les coûts potentiels de l’augmentation de la prise de risque sur certains marchés financiers dépassent les bénéfices générés par la promotion d’une reprise économique plus forte et de créations d’emploi plus rapides ».
Quel dommage de ne pas voir l’Europe s’en inspirer. Qu’on le veuille ou non, l’économie américaine génère une richesse beaucoup plus conséquente, de nature à rêver un jour de pouvoir réduire les déficits sans casser la croissance. Chez nous, on n’en voit absolument pas le chemin, et moins encore quand mois après mois les chiffres du chômage sombrent dans l’horreur…
Pour l’immédiat on devrait néanmoins pouvoir tenter quelques achats sur la base du soutien très crucial des 3600 points, en espérant revendre vers 3675, voire 3710 points, sachant qu’il faudra néanmoins envisager un retour vers 3520 à 3540 en cas de rupture.
| CAC 40 () | ||
| Principaux indicateurs | ||
| Cours au | Performance | Indicateurs |
| € | à 1 mois : % | Volume moyen 20 jours : |
| à 4 mois : % | Résistances : | |
| à 6 mois : % | Supports : | |
| à 1 an : % | ||
Consensus »


