Jour après jour, les nouvelles économiques ne cessent de stigmatiser l’écart grandissant entre la santé de l’économie américaine et l’exaspérante fragilité d’une Europe qui jusqu’ici se montre pathétiquement inepte à valider le bien-fondé de ses politiques d’austérité.
D’un côté, l’économie américaine pourtant en progression sensible continue de bénéficier du soutien de Ben Bernanke et de la Réserve fédérale qui justifie sa politique de stimulation monétaire à raison 85 milliards de dollars par mois en estimant insuffisante la croissance actuelle. Pourtant l’indice d’activité de la Fed de Philadelphie à 2 au lieu de 3 attendus, les indicateurs avancés en hausse de 0,5 %, les demandes hebdomadaires d’allocations au chômage à nouveau en recul à 335 000, ou l’indice des prix dans l’immobilier en hausse de 11,6 % sur un an témoignent bien d’une économie qui fonctionne et s’éloigne sans cesse de la grave crise de 2008.
De l’autre, l’Europe hétérogène s’enfonce dans la récession. En témoigne la sortie assez catastrophique des indicateurs flash PMI d’activité pour le mois de février. La France sombre à un niveau 43,1 à 42,1, un niveau inconnu depuis le creux majeur de mars 2009. Même l’Allemagne entre en terrain négatif à 48,9. Et pour couronner l’ensemble, l’élégante méthode employée à l’égard de Chypre, dont on pouvait difficilement attendre autre chose qu’un refus de son parlement d’entériner la ponction sur tous les comptes bancaires, jette sur la zone un discrédit probablement beaucoup plus coûteux que les 5,8 milliards que d’autres solutions moins brutales auraient pu aménager.
Dans ce contexte de résurgence des dissensions au sein de l’Europe, le CAC 40 forme sur la séance un chandelier négatif, sans toutefois parvenir à enfoncer en clôture un support clé à 3760, ce qui pourrait impliquer un éventuel retour vers la zone des 3700 à 3710 points.
Perturbés par les mauvais résultats d’Oracle et par le profit-warning de Fed-ex, les indices américains suivent l’ambiance délétère qui émane de l’Europe. Le Dow Jones cède -0,62 % à 14.421, le Nasdaq -0,97 % à 3222, et le S&P 500 -0,83 % à 1546 points. Dans ces conditions, il reste difficile de voir l’indice phare américain pulvériser à très court terme son record historique à 1576 points.
Les chiffres économiques franchement inquiétants qui ressortent de la marche économique en Europe associés à la crise chypriote, dont le montant intrinsèque est pourtant très bénin, auraient pu provoquer un déraillement du marché beaucoup plus prononcé. Il faut y voir un signe technique plutôt positif de nature à repartir fortement en hausse si des solutions sont aménagées, mais rien ne semble pour le moment aller dans ce sens. A cet égard, nous conseillons de surveiller de près le seuil des 1,2880 dollar pour un euro, parce que la cassure de ce seuil, si elle se produit et se confirme refléterait une nouvelle dégradation de la confiance dans la zone, à l’heure où la Russie laisse entendre qu’elle est disposée à alléger dans ses réserves de change ses avoirs en euros…
Compte tenu d’un climat beaucoup plus compliqué sur le très court terme, il paraît légitime d’envisager d’alléger à l’abord des 3790, a fortiori vers 3830 points, dans l’idée, si possible, de reprendre quelques positions en cas de recul vers la zone des 3700 à 3710 points.
Si vous envisagez de visiter le salon l’analyse technique, je profite de l’occasion pour vous informer que j’aurai le plaisir de participer à une table ronde organisée par « LE REVENU » entre 13h30 et 14h30 demain vendredi à l’espace Cardin.