Partout dans le monde, les économies sont en net ralentissement, et en Europe la récession que les instituts de conjoncture comme l’INSEE confirment de toutes parts est en train de miner la vie des entreprises sur fond de déflation et d’incertitude politique et fiscale. C’est la prise de conscience politique de ce contexte infernal qui aura certainement permis d’aboutir à un tournant majeur pour sauver l’Espagne et l’Italie de taux insoutenables et consolider le système bancaire, avec pour témoins significatifs des signaux graphiques sans ambiguïté.
Après un gap haussier pour réintégrer le canal ascendant de court terme, au-dessus des 3100, le CAC 40 aura travaillé une partie de la séance jusqu’au seuil charnière des 3155, avant d’en sortir par le haut, en symbiose avec le franchissement significatif des 1,2620 USD par l’euro. Les matières premières, et notamment le brut auront également participé, avec le franchissement brutal des 80 USD pour le baril de pétrole, et une nette remontée de l’or vers 1600 dollars l’once. Nous avons là des signaux enfin positifs, qui reflètent de nouvelles anticipations : Un frein à la déflation, et la perspective d’un rebond des économies dans le sillage d’une Europe qui fait les efforts nécessaires pour se ressouder et restaurer à terme un minimum de confiance.
L’indice parisien devrait désormais trouver soutien en cas de léger repli de consolidation vers le seuil des 3155 points, et la configuration graphique désigne désormais une ouverture potentielle rapide vers la zone des 3290 points.
Par la suite, il n’est pas totalement certain que le marché soit capable de pousser beaucoup plus hauts de façon immédiate, d’autant que les premiers résultats des entreprises américaines seront publiés dans quelques jours, et que, ralentissement économique oblige, les avertissements sur résultats et les déceptions, même s’ils sont attendus, risquent d’être un peu nombreux.
Les marchés américains ne manquent pas de saluer également le tournant décisif européen. Hermétique aux déceptions sur le front des entreprises et de la confiance des ménages, Le Dow Jones progresse de 2,20 % à 12880, le Nasdaq symptomatique des perspectives sur l’économie et la croissance gagne 3 % à 2935, et le S&P 500 termine au plus haut la séance, sur un gain de 2,49 % à 1362, avec une avance plus que confortable sur le support brillamment testé cette semaine à 1320 points.
L’Histoire à montré que le marché forme des creux majeur en pleine récession, bien avant d’assister au redressement des économies. Cette capacité d’anticipation est un paramètre important à prendre en compte dans l’immédiat, à l’aune d’un sommet européen, qui pour changer, devrait marquer un tournant historique pour stabiliser l’intégrité financière de l’Europe, sous réserve, bien sûr, que l’Allemagne soit prête à entériner les grands principes et le virage finalement accepté par sa chancelière.
On peut au minimum espérer à cet égard que la formidable réaction des marchés aura peut-être incité une partie des économistes allemands à réaliser que l’austérité et l’orthodoxie comptable pure et dure n’est pas la solution, et à penser autrement…
Compte tenu de la très belle clôture américaine, rien ne semble devoir s’opposer à ce que le CAC 40 poursuivre sa lancée vers le seuil des 3290, ce qui nous incite à conseiller quelques achats encore au cours actuel, tout en conservant en ce cas de quoi renforcer sur repli vers 3155 si l’euro se maintient au-dessus de 1,2620 USD.