Certes, Chypre est un petit pays en zone euro, mais il en est partie prenante, et l’Europe avec la bénédiction du FMI se sont offerts un dangereux précédent de principe en imposant de piocher 7 milliards dans les dépôts bancaires en monnaie « nationale » chypriote, à savoir l’euro.
Quand les autorités européennes déclarent la mesure « exceptionnelle », il faut croire qu’elles bénéficient encore d’une belle crédibilité, puisque les marchés n’ont réagi que dans un
proportion limitée, reléguant pratiquement la mesure au rang de non-évènement en une seule séance.
Le Cac 40 a clairement buté sous la résistance des 3870 points, pour venir très brièvement sur les 3735, et former finalement un chandelier de séance de bonne facture, avec une clôture bien au dessus des 3790 points, qui semble entériner l’épisode chypriote.
Pour leur part, les Etats-Unis n’ont guère matière à souffrir des turpitudes européennes, mais il est caractéristique de constater que les prétextes à corriger sont assez rapidement enrayés. Cela témoigne d’un marché qui ne s’estime pas en situation de bulle, à défaut de quoi la correction aurait été plus accentuée. Le Dow Jones cède -0,43% à 14452 en clôture, le nasdaq -0,34 % à 3238, et le S&P500 n’aura pas atteint son record historique à 1576 puisqu’il s’effrite de -0,56 % à 1552 en clôture, avec une marge encore très substantielle au-dessus du support majeur des 1520 points.
Symbole de la crédibilité envers l’euro, la monnaie unique à rebondi précisément sur le support des 1,2880 euros. C’est le seuil qu’il faut de surveiller de près ces prochains jours, parce que sa cassure serait symptomatique d’une forte résurgence du doute à l’égard de la scène européenne et synonyme de correction probablement plus marquée. Pour le moment, le support a tenu avec la plus grande précision, mais la monnaie unique ne ressort pas glorifiée du hold-up du week-end sur les avoirs russes, et il paraît désormais difficile de faire beaucoup mieux qu’une parité à 1,3150 € pour un dollar.
Compte tenu de la légère faiblesse du jour, il appartiendra sans doute à Ben Bernanke de propulser ou non par ses propos mercredi soir le S&P500 jusqu’à son record historique à 1576 points et au-delà.
Si ses propos restent suffisamment accommodants pour y parvenir, la tendance haussière devrait pouvoir reprendre en dépit de la sortie du canal ascendant de court terme, dans la perspective toujours plausible d’une progression vers un objectif potentiel que nous situons à 4080 points sur un horizon de quelques semaines à quelques mois.
Dans une optique de très court terme, il paraît néanmoins judicieux de prendre quelques bénéfices en cas de reprise vers 3870, en espérant pouvoir reprendre des positions vers 3790, a fortiori en cas de recul vers la zone des 3740 points.