Nous évoquions en ce début de semaine le sentiment d’une prise de conscience globale que l’Europe se doit de réagir pour elle-même mais aussi pour le reste du monde. Et si rien de concret ne s’est passé depuis, c’est certainement cette perspective non confirmée qui relance les indices européens dans un début de rattrapage assez impressionnant, mais qui n’a rien de surprenant au regard de la profondeur abyssale touchée vendredi dernier.
Le CAC 40 se livre à une forte impulsion dans le prolongement de la séance de lundi, et parvient surtout à clôturer au-dessus des 3000 en franchissant pour la première fois depuis juillet l’oblique descendante qui caractérise cet invraisemblable crack estival. Le chandelier de séance très positif laisse entrevoir une poursuite de l’élan haussier vers 3120 alors que le S&P 500, après une forte hausse en séance, hésite un peu à s’écarter du support des 1170 pour se lancer à l’assaut des 1220. Mais dans l’ensemble, le volume reste trop étriqué pour sérieusement valider le rebond, ou tend tout au moins à le fragiliser.
Après une séance marquée par l’euphorie, le Dow Jones gagne 1,33 % à 11 190, le Nasdaq grappille 1,20 % à 2546, et le S&P 500 déborde le seuil crucial des 1170 en gagnant 1,07 % à 1175 points.
Le recul récent des valeurs à des niveaux extrêmes en Europe est en train de donner lieu à un juste retour à la normale après de terribles excès de pessimisme qui ont mené trop loin. De plus, la BCE est très attendue le 6 octobre pour sa dernière réunion, et l’on espère que M. Trichet aura, une fois n’est pas coutume, l’excellente idée de réduire de 50 points de base les taux en Europe pour lutter contre le risque de crise économique plutôt que jouer les Don Quichotte en croisade permanente contre l’inflation.
Cette perspective de baisse des taux européens devrait également soutenir le marché et dans cette perspective, nous réitérons notre recommandation dans le sens d’acheter des actions, surtout en cas de consolidation non garantie vers le support des 2945 points, avec toutefois une réserve permanente de prudence à observer en raison des observations toujours néfastes pour les marchés en provenance d’Allemagne.