Les demandes hebdomadaires d’allocations-chômage aux États-Unis, en chute de 30.000 à 339.000 au lieu des 370.000 attendues, et à leur plus bas depuis 4 ans viennent à point nommé pour conforter la qualité des chiffres publiés vendredi dernier au niveau mensuel, lesquels avaient suscité quelques mises en doute un mois avant les élections.
Le chiffre du jour serait toutefois à prendre avec précaution parce que l’État de Californie aurait peut-être été omis dans la statistique, favorisant un éventuel tour de passe-passe à la faveur d’Obama avant les élections. Mais le marché tente d’y croire, et la dégradation de la note de crédit de l’Espagne de deux crans par l’agence Standard and Poor ne fait paradoxalement qu’améliorer la situation dans la mesure où cela risque de faire monter les taux d’intérêt en Espagne, et de la pousser vers sa demande d’assistance au lieu de traîner les pieds
Autre surprise positive, les très bons résultats de Burberry’s ont pour effet une belle reprise du secteur du luxe, après que cette même entreprise ait perturbé le secteur il y a un mois en annonçant un fort ralentissement de ses ventes, notamment en Asie. Si ce genre de surprise devait se propager à d’autres secteurs, la baisse des prévisions de résultats établies par les analystes ces dernières semaines seraient excessives, et les marchés américains auraient quelques raisons de repartir vers leur record historique.
Nous n’en sommes pas tout à fait là, et la tentative du CAC 40 de s’extraire de son canal de tendance descendant de court terme au-delà de 3410 reste un peu juste pour être encore bien convaincant, même si la configuration immédiate peut laisser entrevoir la formation d’un fond en W sur la base des 3350 points.
Le chandelier du jour est favorable, et la tentative de reprise mérite d’être saluée, mais la clôture des indices américains nettement mitigée en fin de séance ne garantit pas la poursuite du mouvement jusqu’à la résistance des 3465 points. Le Dow Jones termine finalement en baisse modeste de 0,14 % à 13326, le Nasdaq de 0,09% à 3049, et surtout, le S&P 500 qui avait tenté une reconquête des 1440 termine à nouveau en deçà de ce seuil à 1433 et en hausse insignifiante de 0,03% , risquant de le transformer en résistance, et peut-être de s’ouvrir la voie vers un test assez crucial d’un seuil qu’il serait facile d’enfoncer à 1420 points.
Que ce soit en provenance du FMI, ou de l’Allemagne qui se dit consciente de la nécessité de faire des efforts dans le sens de la consommation et de la relance, on a le sentiment que le chemin de l’austérité à outrance pour forcer de façon aveugle des déficits vers le dogme intenable des 3 % est enfin en train de vaciller. Quand un pays comme la France va se retrouver concrètement confrontée d’ici quelques mois à des ponctions fiscales démotivantes face à la création d’entreprise, nous pensons que le contexte obligera à un étalement des mesures et à des aménagements plus intelligents. En ce sens, l’Europe donnera certainement alors au marché une raison de croire à un minimum de reprise économique, et les actions ne manqueront pas d’en profiter avec force.
Dans cette perspective, la phase de consolidation actuelle pourrait être assez proche de son terme, surtout si les résultats des entreprises américaines parviennent être moins négatifs que prévus. On surveillera de près vendredi la sortie de ceux de JP Morgan et de Wells Fargo, mais a priori les soucis pourraient se présenter surtout sur la publication des grandes valeurs cycliques dont l’activité dépend du dynamisme économique mondial.
Mieux vaut attendre que l’indice déborde franchement la zone des 3410 – 3415 pour envisager quelques reprises de positions, à défaut de quoi il paraît préférable de le faire sur replis vers 3350, et en cas d’enfoncement vers 3290, à la base d’un large canal de tendance ascendant en périodicité journalière.