Malgré le démenti du FMI d’un prêt de 600 md de dollars à l’Italie, et le flou entourant des réunions de responsables à différents niveaux en Europe cette semaine, les marchés ont enclenché un rebond considérable. La relative tenue de l’euro et l’idée que l’Europe s’enfonce trop vite et trop loin dans la crise pour ne pas être rapidement contrainte de réagir ont certainement favorisé le mouvement, d’autant que les sombres pronostics de Moody’s et de l’OCDE, induisent l’attente de mesures importantes, un peu comme si la terrible semonce des marchés la semaine dernière était jugée suffisante pour faire bouger les politiques.
Il y a sans doute beaucoup de rachats de ventes à découvert derrière un tel rallye, auxquelles s’ajoute le soulagement lié à des ventes de « black friday » en hausse de 16 % aux Etats-Unis, et peut-être la notion du fameux rallye de fin d’année. Mais les volumes restent un peu étroits, et cela produit, à la baisse comme à la hausse, une réelle aisance de mouvements, assortie d’une grande amplitude de volatilité.
Le Cac 40 aura ouvert directement en gap au dessus du seuil qu’il fallait reconquérir à 2880, pour sortir légèrement de son canal de tendance courte à 2980, et tenter un retour au dessus des 3000 points. Le chandelier du jour est puissant, mais les fondamentaux font encore défaut et la zone entre 3010 et 3030 risque au minimum de susciter quelque consolidation, vers 2980, ou de préférence vers 2960 points.
Le Dow Jones gagne 2,59 % à la clôture à 11 523, le Nasdaq qui avait le plus subi la correction récente récupère 3,52 % à 2527, et le S&P 500 passe heureusement au-dessus des 1170 à 1193 sur un gain de 2,92 %, lequel pourrait idéalement le replacer sur la voie des 1220 points.
Il peut être paradoxalement regrettable que le marché se redresse de la sorte avec une telle force, parce que les politiques en concluront qu’il ne faut pas le prendre au sérieux et qu’on peut allègrement s’enferrer dans le plongeon vers l’austérité et la récession sans se soucier du marché, pour satisfaire l’Allemagne.
L’euro ne passant pas le cap des 1,3420 dollar, un repli de consolidation n’est pas exclu, et il reste sans doute judicieux de rester prudent, surtout en deçà de 3030, voire d’en profiter pour alléger quelques positions qui auraient été saisies lors de l’inquiétante débâcle de la semaine dernière.