Mario Draghi a finalement décidé de passer son tour sans ignorer pour autant la réalité d’une désinflation persistante en Europe, au motif que les analystes de la banque centrale européenne formuleront le mois prochain des prévisions indisponibles aujourd’hui jusqu’à 2016.
La volonté réitérée de sa part d’adopter des mesures appropriées face à la situation ont, semble-t-il, rassuré un marché devenu sans doute trop pessimiste, d’autant que les demandes hebdomadaires d’allocations au chômage semblent augurer assez bien du chiffre de l’emploi américain pour le mois de janvier demain à 14h30. Celui-ci est attendu autour de 160.000 créations d’emplois après un chiffre peu crédible le mois dernier dont on peut sans doute anticiper une révision sensible à la hausse. Par ailleurs, la relative stabilisation que l’on peut constater sur les monnaies émergentes plaide pour une accalmie sur le front de ces marchés, de nature à apaiser, au moins momentanément, les appels tonitruants au krach absolu qui finissaient par résonner ici ou là dans les propos de certains analystes.
Le CAC 40 émet un signal technique plutôt encourageant avec une forte hausse accompagnée d’un volume engageant pour se rapprocher d’une résistance cruciale à 4210, à mettre en parallèle avec le pull-back technique du S&P 500 sur le seuil clé des 1775 points.
Les indices américains affichent aussi une séance de bon aloi, le Dow Jones gagnant 1,22 % à 15.628, le Nasdaq 1,14 % à 4057, tandis que le S&P 500 revient tout juste tester la résistance clé des 1775 points. Franchir ce seuil risque d’être difficile, mais serait très favorable techniquement, avec une possibilité de se réinstaller entre 1775 et 1813 points. À défaut, le support des 1746 aura probablement fait ses preuves.
Les marchés vont attendre vendredi les chiffres du chômage américain pour réagir, mais dans la mesure où l’euphorie qui prévalait a été quelque peu douchée par la correction de ces dernières semaines, les surprises risquent d’avoir plus d’effet à la hausse qu’à la baisse.
En ce sens, le comportement positif du jour a au moins le mérite de neutraliser quelque peu les risques de forte correction et d’appeler à un peu plus de sérénité.
Tant que le CAC 40 ne déborde pas 4210, les 4170 se seront probablement transformés en support, et sinon à défaut et à nouveau la zone des 4142 points, a fortiori 4105 points.