De très belles sociétés comme Gemalto et Ingenico ont publié de formidables résultats liés à leur situation de leadership dans des domaines en forte expansion, et cela aura permis au marché de faire illusion pendant une bonne partie de la séance, au point même de voir le S&P 500 frôler le seuil des 1420 en ouverture, avant de confirmer la baisse des derniers jours.
Il faut dire que les inscriptions hebdomadaires d’allocations-chômage sont ressorties un peu moins nombreuses qu’attendue à 369.000 au lieu de 375.000, et surtout que les commandes de biens durables ont repris de la vigueur en septembre, de 2 % au lieu des 1 % attendus hors commandes toujours erratiques de transport.
Mais la médiocrité des résultats des entreprises américaines, et pour une majorité d’entre elles, des perspectives de ralentissement pour le dernier trimestre laissent entrevoir des prévisions trop optimistes de la part des analystes. Cela constitue un handicap pour favoriser une reprise tant que les incertitudes liées aux élections du 6 novembre et un embryon de solution au problème du mur fiscal ne sont pas levées.
Après avoir presque testé la résistance des 3465, le CAC 40 revient se poser sur le support des 3410 sur un chandelier assez négatif dans un volume sans relief. L’enfoncement non garanti de ce seuil risque de produire un repli technique vers un test crucial des 3350, et peut-être, par construction symétrique, vers un objectif qui pourrait se situer aux environs des 3320 points, avec l’inconvénient de casser le support ascendant de court terme.
Pour leur part, les indices américains ont tendance à réduire leur momentum baissier, mais rien n’indique de rebond technique significatif pour le moment. Le Dow Jones reprend 0,20 % à 13104, le Nasdaq 0,14 % à 2986, et le S&P 500 se maintient en deçà du seuil à reconquérir à 1420 sur un gain de 0,30 % à 1413 points.
La crise financière de 2008 avait précédé d’un an une grave crise économique que les états avaient dû enrayer par un lourd endettement. Depuis la fin 2011 l’Europe a plongé dans une crise financière grave, et tout semble indiquer qu’un an après, le plongeon dans la crise économique bat son plein. Si l’on s’en réfère au rebond important qui avait suivi, nous ne serions pas très loin d’une prochaine reprise sur les marchés. Il faudra toutefois que la mobilisation financière s’intensifie, et peut-être que l’Espagne commence à demander de l’aide pour que ce point d’inflexion se matérialise.
Nous conseillons en attendant d’aménager des liquidités aussi longtemps que le CAC 40 ne déborde pas la zone des 3465 avec la confirmation nécessaire d’un S&P 500 qui devrait clairement franchir le cap des 1420 points. Peu d’éléments plaident en ce sens, notamment après les résultats décevants d’Amazon et en deçà des attentes chez Apple après la clôture américaine.