Ce n’est pas une vraie surprise, les résultats du 3eme trimestre publiés par les entreprises américaines reflètent le climat généralisé du ralentissement mondial. Surtout, une grande majorité d’entre elles déclare des perspectives prudentes pour le 4eme trimestre. Et les résultats de Dupont de Nemours, très en deçà des attentes, et en baisse de 37 % sur un an ne peuvent que favoriser un légitime retour de la peur et de l’aversion du risque.
Quant à l’affligeante réalité en France, c’est un indicateur du climat général des affaires en baisse en octobre, à son plus bas niveau depuis septembre 2009 selon les données de l’Insee.
Ajoutons à cela la dégradation de 5 régions espagnoles par Moody’s, et le cocktail du jour est assez explosif pour provoquer sur le CAC 40 une rupture rapide et sans équivoque du soutien que nous évoquions à 3465, puis rejoindre d’une traite et enfoncer de peu le seuil des 3410 points, avec l’appui d’une confirmation par le S&P 500 en décrochage sous 1420 points.
Le chandelier du jour, dans un volume trop moyen pour évoquer une panique, n’est pas favorable sur un plan graphique, et il est impératif de reconquérir rapidement le seuil des 3410 pour éviter un retour éventuel au support des 3350, désormais situé non loin de la base du canal de tendance ascendant de court terme, en place depuis le 1er juin.
Le Dow Jones subit les mauvais résultats de Dupont dans la chimie, et recule de 1,82 % à 13103, tandis que le Nasdaq cède 0,89% seulement dans l’attente de la sortie du mini iPad d’Apple, mais le S&P 500 passe malheureusement en deçà des 1420, pour clôturer à 1413 en baisse de 1,45%. L’indice phare devra reconquérir les 1420 transformés en résistance, et le risque s’ouvre vers un test assez proche d’une zone de soutien intéressante à 1390, et sinon 1375 points.
Voilà des semaines qu’on s’entend rabâcher que la prime de risque est vouée à diminuer et favoriser en Europe une extraordinaire remontée des actions au détriment d’actions américaines qu’il serait sage de délaisser. En fait la remontée du VIX de la zone des 14-15 vers 19 ce jour correspond clairement à une prime de risque qui n’augmente pas qu’aux Etats-Unis, loin de là.
Un léger rebond semble probable pour cause de survente temporaire, mais le seuil des 3465 se sera converti en résistance, dans un climat d’incertitude de court terme entretenu en particulier par l’inconnue sur les résultats électoraux américains.
Il est probablement judicieux d’accumuler quelques positions vers 3410, mais on ne peut éviter d’envisager l’hypothèse d‘un retour éventuel vers la base de canal à 3350 points. A court terme, il devient judicieux d’alléger vers 3465 en cas de reprise sans une reprise nette et improbable du S&P500 au-delà de 1440 points.