On pouvait s’y attendre, Mario Draghi ne risquait pas d’engager la BCE dans une baisse des taux ou dans des mesures spectaculaires avant que les politiques européens ne donnent des gages en faveur d’une Europe plus fédérale en fin de mois, de nature à pérenniser l’existence même de l’euro.
Cela n’exclut pas en revanche des mesures importantes si le sommet de la fin juin va dans le bons sens, et les marchés semblent accorder le bénéfice du doute, en se détournant d’un environnement financier incertain pour se focaliser sur la position de la FED jeudi, et sur des cours des actions qui ont atteint des valorisations intrinsèques proches de l’absurde.
Le CAC 40 forme sur la séance un chandelier de très bonne facture, accompagné d’un volume significatif, qui valide la sortie espérée du canal de tendance descendant en place depuis le 16 mars à 3600 points.
Dans l’attente du discours de Ben Bernanke jeudi, les marchés américains rassurés par le comportement européen se ressaisissent également. Le Dow Jones gagne 2,37% à 12415, le Nasdaq 2,40% à 2845, et surtout, le S&P 500 signe la reconquête flagrante de sa moyenne 200 jours à 1284, sur un gain de 2,31% à 1315 points, tout près d’un pivot important mais difficile à déborder à 1320, probablement concomitant avec le seuil des 3100 sur le CAC 40.
Le comportement des marchés ce jour est plutôt engageant, mais les difficultés économiques et financières persistent, et c’est bien dans la perspective de mesures diverses de stimulation qu’on assiste à un joli rebond technique.
Franchir le seuil des 3100 serait très positif dans l’idée d’ouvrir la voie à un retour vers 3290, mais au regard du contexte macro-économique immédiat, c’est peut-être trop en demander. L’abord des 3100 devrait sans doute inviter à quelques prises de bénéfices sur des positions acquises récemment, mais un pull-back vers le canal de tendance dans la zone des 3000 serait en revanche une invitation à reprendre quelques positions.