La dégradation tant attendue du triple A français et de neuf autres pays de la zone euro est maintenant derrière nous, et loin de provoquer la panique, le calme perdure sur le marché en l’absence d’activité aux Etat-Unis jusqu’à mardi.
Le Cac 40 forme sur la séance un chandelier positif après avoir une fois encore testé avec succès le support des 3170 points, mais il reste toujours difficile de déborder celui des 3245 tant que le S&P500 ne s’affranchit pas des 1295 points.
Nous avions eu l’occasion en août dernier et à maintes reprises depuis près de deux ans de fustiger l’austérité sans croissance, et les vives critiques de S&P à l’égard d’un pays comme la France, menacé par sa faible croissance nous semble parfaitement légitime.
Dire que la croissance échappe au contrôle des états est un peu facile, dans la mesure où il leur appartient de créer le climat et le contexte qui lui sont favorables. Or jusqu’ici, l’obsession de l’austérité et l’acharnement à prélever l’impôt risquent de décourager et désolvabiliser les agents économiques, et d’induire un mécanisme récessif auto-destructeur.
Il est plaisant de constater qu’une augmentation de TVA est aujourd’hui dans tous les esprits, solution politiquement incorrecte que nous avions évoqué en août dernier dans une interview (voir en rubrique Video France 24). Une telle mesure irait évidemment dans le bon sens, sous réserve qu’elle se traduise par une réelle baisse des charges, donc par une relative augmentation du pouvoir d’achat et de la compétitivité des coûts du travail, et non par une confiscation des recettes supplémentaires ainsi générées au profit d’un état gaspilleur, qui peut facilement alléger la dépense, notamment en simplifiant d’inutiles strates et absurdités administratives héritées de la manie de tout légiférer.
Il reste à espérer qu’il ne soit pas trop tard et que l’Europe parvienne à forger enfin une plus grande cohérence. Alors notre pronostic sur une belle année boursière 2012 pourrait se concrétiser, en commençant par les franchissement des 1295 sur le S&P500 et des 2345 sur le Cac 40, sur fond de salutaire dévaluation progressive de l’euro, éventuellement vers la zone des 1,16 dollar.