Les rumeurs qui circulaient jeudi dans le sens d’un PIB chinois en croissance de 9 % au premier trimestre ont été balayées à l’ouverture de la séance par un chiffre à 8,1 %, bien décevant, et en deçà même des attentes qui jusque-là le situaient à 8,4 %. À cela s’ajoutent des taux toujours trop élevés sur la dette espagnole pour ne pas relancer la défiance à l’égard des banques, et un indice de confiance selon l’université du Michigan en léger retrait par rapport au mois de mars pour conforter une mauvaise fin de semaine.
Ce contexte macro-économique peu engageant, surtout en Europe, n’aura pas permis au CAC 40 de s’affranchir des 3280, et enclenché une nouvelle vague de baisse en deçà des 3200, qui renforce la correction, et ouvre la voie vers un support majeur à 3110 points, dont l’enfoncement pourrait induire un retour sur le support ascendant de long terme vers 3000, ou pire encore, vers 2940, ce qui paraît improbable dans la mesure où les instances européennes, et surtout la BCE, pourraient intervenir pour enrayer un climat catastrophique sur les marchés.
Malgré les résultats meilleurs que prévus de JP Morgan et de Wells Fargo, les indices américains finissent la semaine sur une note négative, mais comme d’habitude dans une proportion nettement moindre qu’en Europe. Le Dow Jones cède 0,75 % à 12850, mais le Nasdaq sous-performe en reculant de -1,45 % à 3011, tandis que le S&P 500 revient précisément se poser sur le seuil crucial des 1370, en repli de -1,26 %.
Lundi verra la naissance, ou plutôt, à travers Eurex, la renaissance de l’ancien contrat MATIF Notionnel correspondant aux futures sur les taux d’un paniers d’OAT, et il sera très intéressant d’observer son évolution par rapport au Bund, afin de déceler une éventuelle dégradation des spreads entre l’Allemagne et la France, à quelques jours d’élections peu rassurantes pour des marchés allergiques aux dérapages budgétaires et à l’endettement.
A priori, la tendance baissière reste de mise, et il faudrait que l’indice déborde désormais le seuil délicat des 3255 pour envisager un retournement technique potentiel toujours possible, en pull-back vers la zone des 3360 points.