Craignant de ne pas avoir le soutien du Congrès, Larry Summers renonce à la direction de la Réserve Fédérale. C’est un revers pour Barack Obama et un soulagement pour les marchés qui comptent désormais sur la nomination de Janet Yellen , dont on connaît le pragmatisme pro assouplissement monétaire pour stimuler la croissance depuis 2008. L’autre possibilité serait que Tim Geithner revienne sur ses positions et accepte le job, ce qui de toute façon ne devrait pas déplaire au marché, mais cela ne paraît guère probable.
Il n’en fallait pas plus pour que le Cac 40 sorte de sa consolidation horizontale, et pointe dès l’ouverture de la semaine par un gap haussier vers le record de 2011 à 4170 points, et forme un chandelier de séance en doji qui peut toutefois marquer une hésitation à pousser plus haut dans l’immédiat.
Le retrait de Larry Summers a l’avantage de favoriser l’hypothèse d’une politique extrêmement souple de la part de la Fed, et cela se traduit par des taux à 10 ans à 2,86 %, en deçà de la résistance clé des 3 %. Le Dow Jones approche de ses records à 15.658 et gagne 0,77% à 15.495, le Nasdaq frôle encore son record annuel en cédant -0,12% à 3718, et le S&P 500 s’écarte des 1687, approche de son record annuel à 1710 sur un gain de 0,57 % à 1698 points.
Il est assez probable, au regard d’une production industrielle américaine qui reprend de la hauteur et gagne 0,4% en août en cohérence avec une production automobile record et après stagnation en juillet, de voir la Fed entamer la réduction de ses injections mensuelles de liquidités, sans doute dans une proportion de 5 à 15 milliards.
Le marché s’est sans doute accommodé à cette idée au point de ne pas en subir d’influence négative, bien au contraire, dans la mesure où cela serait la preuve que la Réserve Fédérale est plutôt confiante sur l’avenir de l’économie. En ce sens, ne rien faire pour diminuer l’injection quantitative à l’issue de la réunion de mercredi serait paradoxalement mal perçu comme la preuve d’un laxisme excessif.
Compte tenu de l’approche des 4170, il convient sans doute d’envisager un peu de consolidation, mais le seuil des 4125 se sera peut-être converti dès à présent en un support intéressant, capable d’éviter sinon un repli attrayant mais moins probable jusqu’à la zone des 4080 points.