A la BCE de jouer fort, ou de décevoir…

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Les statistiques économiques européennes sont symptomatiques d’une récession de plus en plus déprimante, résultant des politiques d’austérité mises en place par des états européens obsédés du désendettement depuis déjà deux ans, bien avant qu’une reprise pérenne n’ait pu prendre forme.
Le marché semble en conclure que la BCE passera outre les positions toujours rigides de l’Allemagne et plus encore de la Bundesbank pour rentrer sur le marché secondaire de la dette, racheter des obligations, et faire massivement baisser les taux dans le Sud de l’Europe, ce qui pourrait induire une nouvelle envolée…
Comme prévu, il n’y avait rien à attendre de nouveau de la Fed au regard des statistiques un peu molles qui émanent des Etats-Unis, comme l’ISM en légère contraction à 49,8, mais des créations d’emplois privés selon l’enquête ADP au dessus des attentes. Le risque reste ouvert jeudi en vue d’un mouvement important, lourdement baissier surtout si une absence de mesures visibles et concrètes devait raviver une légitime exaspération à l’égard de l’impotence des dirigeants européens.
le CAC 40 tend à démontrer une certaine confiance des investisseurs en se maintenant au-dessus des 3290 points. La séance s’achève sur un chandelier plutôt positif, en deçà d’une résistance intermédiaire à 3340, dont le franchissement non garanti devrait libérer la voie vers 3360, et surtout vers la zone charnière des 3410 points.
Les indices américains restent très attentistes avant le discours de Mario Draghi jeudi après-midi et les chiffres du chômage de juillet vendredi à 14h30, la Fed se limitant à réitérer son soutien à l’économie et à une politique de taux très bas jusqu’à la fin 2014. Le Dow Jones cède -0,24% à 12978, le Nasdaq -0,66% à 2920, et le S&P500 -0,28% à 1375, avec une marge un peu étroite au-dessus du seuil clé des 1370 points.
Tous les regards seront tournés jeudi vers la BCE et vers les mesures concrètes qui pourraient être annoncées en vue de faire plonger les taux aberrants supportés par l’Espagne et l’Italie. Il faudra par la suite que ces mesures soient accompagnées par des politiques gouvernementales européennes visant moins à se désendetter par le matraquage fiscal en tout genre qu’à établir de toute urgence un environnement favorable aux entreprises, aux ménages, et donc à la reprise de la croissance.
Sous ces conditions, les actions européennes extrêmement décotées devraient receler un important potentiel de reprise. La BCE et les politiques européens sauront-ils convaincre d’un tel revirement ? Espérons que l’affligeante récession en cours les y oblige, parce que le plus tôt sera le mieux et au bout du compte, le moins coûteux.
Dans ce contexte, il paraît évident qu’une déception s’accompagnera d’une forte rupture en deçà de 3290 points qu’il ne faudra pas chercher à rapidement contredire. A l’inverse, des mesures concrètes positives et d’envergure devraient offrir une probabilité importante de revisiter la zone des 3400 points.

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CAC (PXI)
Principaux indicateurs
Cours au Le 6 mai 2024 Performance Indicateurs
7996,64 (+0,49%)€ à 1 mois :  -1,92% Volume moyen 20 jours : 1,9 M
à 4 mois : 6,12% Résistances : 8140 / 8230 / 8470
à 6 mois : 16,13% Supports : 7980 / 7885 / 7775 / 7705 / 7600 / 7600 / 7550 / 7480 / 7400 / 7310 / 7210 / 7165 / 7080 / 7040 / 6945 / 6850 /6800 / 6775 / 6710 / 6610 / 6520 / 6450 / 6380 / 6250 / 6180 / 6110 / 6040 / 5910 / 5780 / 5630 / 5580 / 5375 / 5215
à 1 an : 7,97%

Consensus »


2 comments

  1. Decau   •  

    Très bonne analyse comme dab, O.Anger, vous avez raison de parler d’attente des marchés (Tous les regards seront tournés jeudi vers la BCE) et de déception (Dans ce contexte, il paraît évident qu’une déception s’accompagnera d’une forte rupture en deçà de 3290 points qu’il ne faudra pas chercher à rapidement contredire), en effet,…le dragon Draghi a fait ‘Pschitt’.

    Pourtant, j’ai écouté partiellement les réponses de M.Draghi, ça me semble cohérent, les états doivent se réformer, pourquoi aider des états dépensiers alors que le vrai danger est supporté par les entreprises (mutualiser les dettes d’états ?, pourquoi pas celles des entreprises ou des ménages pendant qu’on y est). La BCE réafirme simplement, qu’en cas de dificulté d’un pays membre, les outils sont là pour lui venir en aide, l’Espagne ne va pas appeler à l’aide pour réduire ses taux de refinancement (le nouveau taux ‘moyen’ est supportable), sauf qu’elle doit écouter les signes des marchés
    D’ailleurs, les taux aberrants ne sont pas ceux de l’Espagne (il ne sont finalement pas si excessif), mais ceux de l’Allemagne et dans une moindre mesure, ceux de la France. Si les taux Allemand ou Français étaient ‘normaux’ (autour de 4%), que seraient ceux de l’Espagne ! on s’habitue vite à l’argent facile.
    Le problème de l’Espagne, la confiance des marchés (taux), du secteur immobilier (à l’arrêt), des ménages (surendettés), de mini bank run, de la fuite des capitaux.

    La monnaie européenne est unique et non commune, cela veut dire que chacun des membres a sa propre monnaie, le Mark s’appelle Euro, comme la pesetas ou le Franc, le signe distinctif de l’origne de la monnaie fiduciaire n’est qu’une simple lettre sur les billets (on peut facilement savoir si un billet de 20 Euros, par exemple, est allemand ou grec et en allant très loin par exemple, on pourrait même dévaluer la monnaie grecque, le billet grec de 20 Euros valant un billet français de 10 Euros)

    • Olivier Anger   •     Author

      Merci vivement de vos commentaires.

      Mutualiser la dette, non sans doute pas, mais mutualiser les taux, oui, c’est vital, et en ce sens la BCE ne joue pas son rôle bien qu’en échange il devrait évidemment être interdit aux Etats de s’endetter sans compter et sans un certain contrôle, l’idée n’étant pas de mourir d’austérité mais de dépenser éventuellement plus là où c’est productif, c’est à dire d’investir..

      A force d’exiger que le « pauvre endetté » paye trop pour le riche, vient un moment où le riche doit payer pour le pauvre, ce n’est qu’une question de temps. L’Allemagne finira par comprendre qu’il est de son intérêt égoïste de ne pas s’enrichir sans cesse au détriment de pays qui sont à l’agonie, et plutôt de les aider coûte que coûte à s’en sortir.

      C’est un peu la dialectique du maître et de l’esclave…

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