Le marché avait besoin de croire à une demande d’aide rapide de la part de l’Espagne, et la situation semble se débloquer sur la rumeur d’une mise en place d’une ligne de crédit de la part du MES en sa faveur, avec l’aval de l’Allemagne. Par ailleurs, outre-Atlantique, la production industrielle a repris de la vigueur à raison de 0,4 % en septembre au lieu des 0,2 % attendus après avoir chuté de façon inquiétante en août de 1,4 %. Le chiffre n’est pas très important au niveau nominal, mais à trois semaines des élections présidentielles américaines, c’est un nouveau signe rassurant de stabilisation et de redéploiement de l’économie américaine.
Ce ne sont pas les ventes d’automobiles en baisse assez catastrophique de 10 % en Europe qui ont empêché le CAC 40 de repartir en fanfare dans le sillage d’un secteur bancaire dopé par le sentiment que la crise financière européenne sera de toute façon bien contenue. L’indice confirme en force la fin de la consolidation au-delà des 3410 points, et inscrit sur la séance un puissant chandelier assorti d’une clôture au plus haut, après avoir hésité en première partie de séance sous la résistance des 3465– 3470, laquelle pourrait dès lors se convertir en support en cas de repli de consolidation.
Le graphique à long terme du CAC 40 montre qu’avec le temps la résistance oblique descendante de très long terme passe désormais vers 3550, seuil dont le franchissement serait évidemment un signal très favorable pour envisager l’amorce du retour vers la zone des 4000 et au-delà.
Nous n’en sommes pas là, mais les indices américains saluent pour le moment des résultats d’entreprises souvent meilleurs que prévus et des statistiques économiques, notamment immobilières, assez avantageuses, pour mettre également un terme à la phase de consolidation. Cela se matérialise par le S&P 500 qui aura parfaitement tenu au-dessus du support critique des 1420 points en formant un plus bas à 1427, puis en reconquérant le seuil des 1440 points. Cela pourrait ouvrir la voie à un test critique des plus hauts de septembre à 1475 points, et en cas de franchissement, vers sa zone de records historiques entre 1570 et 1580 points. L’indice phare termine à 1455 en hausse de 1,03%, tandis que le Dow Jones reprend 0,95 % à 13552, et le Nasdaq 1,20% à 3085 points, mais avant la publication après clôture de résultats un peu mieux que prévu chez Intel, mais en deçà des attentes au niveau de IBM.
Bien sûr, on peut se réjouir de toutes ces belles avancées de type financier, mais il n’en demeure pas moins que la pression fiscale qui va miner la quasi-totalité de l’Europe est en train de générer dans la zone une récession et un appauvrissement qui ne favoriseront en rien la collecte de recettes abusives, qui resteront irrémédiablement insuffisantes en situation de stagnation et de récession.
Par ailleurs, à la veille d’un sommet européen censé réfléchir à l’union bancaire, France et Allemagne s’opposent sur le terrain des euro-obligations, tandis qu’aux États-Unis le problème de la réduction du déficit pourrait susciter quelques inquiétudes à l’approche de son échéance de fin d’année.
Sur le très court terme il est probable que la zone des 3465 ce soit convertie en support, mais malgré l’euphorie ambiante, et à moins d’une forte envolée des indices américains, il nous paraît préférable de rester prudent compte tenu de l’approche de résistances importantes entre 3525 et 3550, avant d’envisager d’embrayer sur une hypothèse toujours plausible de forte hausse de nature à ouvrir la voie vers 4000 points et au-delà sur un horizon de plusieurs mois…