Le marché aura fait preuve d’une modeste fébrilité en début de séance dans le sillage d’indices américains un peu faibles la veille, avant de se ressaisir, une fois encore, avant l’intervention de Ben Bernanke dont on connaissait le discours sur l’état de l’Union avant l’ouverture des marchés.
Le président de la Fed se montre à nouveau réservé et très flexible sur l’imminence supposée des ralentissements d’achats d’actifs, réitère la conviction de taux durablement très bas, et ce ne sont pas les statistiques un peu décevantes en termes de mises en chantiers ou de permis de construire en recul sur le mois dernier qui démentent un Livre Beige prévoyant une croissance encore modeste.
Ces propos rassurants de la part du patron de la Fed ont pour effet de ramener le taux long américain à 10 ans en deçà des 2,50 %, de soutenir le marché, et le CAC 40 en profite pour terminer la séance sur un chandelier plutôt favorable, mais une fois encore sans parvenir à déborder en clôture la résistance des 3880 points.
De même, les deux grands indices américains continuent de coller en deçà de leur plus haut historique. Le Dow Jones reprend 0,12% à 15.470, le Nasdaq gagne 0,32% à 3610 en attendant des résultats importants chez Intel, IBM ou eBay, et le S&P 500 hésite à inscrire un nouveau record historique au-dessus de 1687 avec une clôture en hausse de 0,28 % à 1681 points.
Pour le moment, les résultats des entreprises américaines sont remarquables. Cela n’est pas surprenant dans la mesure où il s’agit des grandes banques, et ce jour, Bank of America publie à son tour des résultats en hausse de 63 % par rapport à l’an passé. Les banques américaines sont en effet particulièrement bien placées pour avoir profité depuis un an des largesses de la réserve fédérale dans une économie en belle croissance, aussi bien sur le front des marchés actions que de la restauration des prix de l’immobilier.
Il reste à voir dans les jours qui viennent si les résultats des entreprises des autres secteurs qui ont l’avantage d’avoir été révisés à la baisse dans les estimations des analystes continuent de surprendre également à la hausse, en dépit d’un contexte mondial bien peu engageant.
En ce cas, de nouveaux records pourraient être envisagé dès à présent, et peut-être tirer le CAC 40 au-delà de 3895, en vue d’un retour à 3940, mais ce n’est pas acquis. En attendant, la modération de l’accès de faiblesse observé en début de séance continue d’encourager aux achats vers la zone des 3820 points, a fortiori vers 3790 points.