Au lendemain d’une séance peu engageante dans le sillage de la réunion de la BCE, il paraissait difficile en soi que le marché puisse se redresser sans le soutien de bons chiffres américains.
Or le chômage du mois de mars, avec seulement 88.000 créations d’emplois là où on en attendait 195.000, est venu semer le doute sur le dynamisme de la reprise aux États-Unis, d’autant que depuis une semaine, différents chiffres semblent témoigner, non pas d’une rechute en récession, mais d’un possible ralentissement, auquel les premières coupes budgétaires automatiques ne sont peut-être pas tout à fait étrangères.
Alors que le marché japonais s’envole grâce aux mesures d’assouplissement monétaire sans précédent de la part de la banque du Japon, avec pour corollaire une évidente reprise de la chute du yen, la léthargie des autorités monétaires européennes avait tout pour susciter le désarroi de ce côté de l’Atlantique.
Du coup, le CAC 40 casse sans ambiguïté le support clé des 3700 – 3710 de même qu’un support ascendant majeur de long terme, et la tendance négative se confirme au point de venir tester vers 3640 la base du canal descendant de court terme. Le chandelier de séance est négatif, mais la base du canal couplée à une nette reprise des indices américains en clôture vendredi devrait, au moins dans un premier temps, permettre d’envisager un retour vers 3710 points.
Après une mauvaise réaction aux chiffres du chômage en début de séance, les indices américains se sont repris au point de voir le Dow Jones ne céder que -0,28 % à 14.565 en clôture, tandis que le Nasdaq s’enfonce de – 0,65 % à 3204, et que le S&P 500 lâche finalement un modeste -0,45 % à 1553, à moins de 2 % d’un plus haut historique qui reste à portée de main.
A priori, les marchés risquent de rester calmes dans l’attente des premiers résultats qui tomberont avec Alcoa après clôture lundi soir, et ce seront surtout les résultats qui commenceront à affluer en fin de semaine qui devraient éventuellement autoriser, en cas de bonnes surprises, une poursuite du mouvement haussier.
À défaut, les mauvais chiffres de l’emploi américain ont pour eux l’avantage d’écarter tout risque de resserrement de la politique monétaire de la Fed, et cela devrait au minimum permettre aux S&P 500 de se maintenir au-delà d’un support majeur à ne surtout pas casser à 1520 points.
Le marché est probablement très survendu à très court terme vers 3640, ou sinon a fortiori à 3600 points, ce qui peut justifier quelques achats à bon compte, mais dans le contexte d’une Europe peu convaincante, il paraît légitime d’alléger sur tout rebond visant à rejoindre, peut-être assez facilement, la zone des 3790 points.