Mario Draghi n’a rien fait et préféré tout renvoyer sur les états. Il lui faut sans doute plus de morosité encore pour qu’on puisse espérer une baisse des taux et de nouveaux assouplissements, à moins que son mandat dans une Europe tellement disparate qu’elle devient ingouvernable ne l’empêche de toute action jusqu’au face-à-face avec le désastre. Le patron de la Banque Centrale commence à rappeler l’inaction criante d’un certain J.C. Trichet vu par certains comme le Bon Dieu, et si c’est bien dommage pour la zone euro, ce n’est pas une totale surprise.
Ajoutez à cela un chiffre des demandes hebdomadaires d’allocations au chômage curieusement décevantes aux Etats-Unis à 385.000 au lieu des 345 000 attendues, et comme la plupart des jeudis animés d’une conférence lénifiante de la BCE, les marchés optent pour le côté négatif en dépit d’un euro fortifié par l’absence de mesures accommodantes en Europe, quand le Japon s’engage pour sa part à fond dans une politique de ré-inflation.
le CAC 40 confirme l’incapacité à franchir une résistance oblique descendante de court terme coïncidant désormais avec le seuil des 3790, et le support important des 3710, probablement attrayant pour tenter quelques achats entre à nouveau en ligne de mire, sachant que la rupture d’un support oblique ascendant actuellement situé vers 3685 serait un signal franchement négatif, mais improbable sans enclenchement d’une correction plus sensible sur les marchés américains.
Malgré des chiffres peu engageants, le Dow Jones récupère 0,38% à 14606, le Nasdaq 0,20% à 3225, et le S&P 500 0,41% à 1560 points.
Le marché ne peut qu’être déçu du discours de la BCE, mais une fois la mauvaise humeur passée, il suffira que les statistiques américaines indiquant le chômage du mois de mars soient dans la veine des chiffres publiés depuis plusieurs semaines vendredi à 14h30, soit une attente de l’ordre de 210.000 créations d’emplois sur un chômage à 7,8% pour que la tendance haussière ait de fortes chances de se reprendre. À défaut, attention à une déception qui pourrait induire une rupture des 1550 sur le S&P 500, et ne manquerait pas de provoquer un recul plus appuyé de ce côté-ci de l’Atlantique…