La nouvelle est très positive : l’économie américaine a créé près de 200 000 emplois en juin, et les chiffres annoncés les deux mois précédents sont finalement révisés en forte hausse, venant confirmer le pronostic positif de la Fed sur la robustesse grandissante de l’activité.
Le taux de chômage reste néanmoins à 7,6 %, bien loin des 6,5 % que la Fed appelle de ses vœux, sous l’effet d’une partie de la population qui se remet à chercher du travail face à un climat plus favorable. Si l’on ajoute à cela les destructions d’emplois au niveau des fonctionnaires, la trajectoire générale de l’économie américaine prend une tournure engageante, mais les investisseurs en déduisent, peut-être de façon un peu hâtive, que la Fed réduira fortement son programme d’achats d’actifs dès le mois de septembre. Cela provoque une très brusque remontée des taux longs à 10 ans, qui sur la nouvelle se sont envolées de 2,50 à 2,70 %, pour terminer au plus haut à 2,74 %. Celle-ci aura compensé pendant quelques heures la propension des indices actions à saluer la bonne nouvelle, et à renforcer logiquement la hausse du dollar alors que Benoît Coeuré, membre du Directoire de Banque de France, donne de l’Europe une perspective de croissance extrêmement lente pour une durée longue, dans le prolongement du pronostic formulé la veille par Mario Draghi.
C’est dans cette optique, et à la vue de taux longs en hausse aux États-Unis que le CAC 40 s’est retourné pour clôturer au plus bas face à des indices américains qui hésitaient entre des forces contradictoires. L’indice parisien termine au plus bas de la séance, et restitue une partie du gain de la veille, pour terminer la semaine à nouveau en deçà du palier charnière des 3790 points.
Pour leur part, les indices américains optent finalement pour la hausse, les opérateurs réalisant sans doute que l’économie américaine est capable d’absorber des taux à 10 ans plus élevés, et que cette hausse est le résultat d’une bonne nouvelle. Sur un plan graphique en tout cas, il apparaît que le 10 ans américain pourrait tendre vers le seuil des 3%, sans que cela soit franchement matière à s’inquiéter.
Le Dow Jones clôture la séance au plus haut, sur un gain de 0,98 % à 15 136, le Nasdaq progresse de 1,03 % à 3479, et le S&P 500 gagne 1,03 % à 1632, exactement au niveau d’une résistance oblique descendante de court terme. En cas de franchissement, le prochain objectif se situera à 1654 points (voir graphique du S&P en fin d’article).
Il convient souvent de se méfier des dernières heures de transactions hebdomadaires, parfois artificielles, mais les opérateurs semblent opter finalement pour l’optimisme avant le déclenchement de la saison des résultats avec Alcoa lundi, et surtout la sortie de nombreuses publications majeures à partir de la semaine suivante.
Du côté européen, à l’aune de la bonne nouvelle d’un euro affaibli, susceptible de revenir tester les 1,2750 USD, les indices ont de fortes chances de repartir de l’avant en début de semaine, après avoir manqué l’allumage tardif des indices américains.
Surveillez le franchissement probable des 3790 comme une propension à venir s’installer pour les mois qui viennent dans un palier important entre 3790 et 4080, avec un premier objectif graphique que nous situons vers 3880 sur le court terme. En attendant, il paraît judicieux d’acheter à nouveau les replis vers 3720 points.